Cafés fermés, c’est à la bibliothèque qu’on vient lire le journal

Le matin avec les mesures prises par le gouvernement les cafés sont fermés. Pour les habitués, friands de lecture de journaux, changement de programme. Certains ont trouvé une alternative, se rendre dans les bibliothèques.

Fini l’odeur du café, le bruit et les écrans diffusant les courses hippiques, en 2021 tout ceci est remplacé par le silence. Avec la crise sanitaire, beaucoup ont dû s’adapter notamment pour lire le journal du matin. Dans les bibliothèques toulousaines, ils sont discrets mais viennent désormais chaque matin lire leur journal mis à disposition gratuitement. « Je vis seul depuis quelques années, je préfère venir ici ça me fait une sortie vu que tout est fermé. Je préfère le journal, j’ai l’habitude ça fait 50 ans que je fais comme ça », explique Jean, « Il n’y a plus de cafés, je ne veux pas le lire seul chez moi je préfère venir ici, voir du monde, je me sens déjà mieux ».

A 73 ans, Jean n’est pas le seul a opter pour cette option. Ce matin ils étaient pas moins d’une petite dizaine a être venu pour la même raison. Seul ou même à plusieurs chaque jour d’après une des bibliothécaires, une nouvelle troupe d’habitués passent les portes de la bibliothèque. « De plus en plus, on nous demande la presse quotidienne, ou si on dispose de tel ou tel journal. On les a mis en plein milieu à l’arrivée comme ça il est plus simple pour eux de s’y retrouver. Avant il y en avait déjà qui venait mais ils sont plus nombreux aujourd’hui, je pense que le Covid à son rôle là-dedans ».

Le café de la Concorde fermé à Toulouse, un café de quartier important. Crédit: Julia Pouligny

Se retrouver à plusieurs

Yves et Richard sont des amis de longue date. Il y a un an ils se rendaient encore chaque matin dans le petit café de leur quartier pour discuter. Désormais ils se voient ici et ne peuvent que murmurer. « C’est Richard qui a eu l’idée de venir ici. C’est différent, mais au moins on est loin de nos femmes » dit Yves en rigolant, « Y a plus de cafés mais au moins on peut encore s’inviter pour l’apéro ». Si la bonne humeur reste présente ces nouvelles habitudes rappellent la dureté de la réalité pour Richard, « C’est sûr qu’on a peur, on est pas éternel et on le ressent tous les jours. Je ne veux pas vivre comme ça mes dernières années, alors je préfère même venir à la bibliothèque si cela me permet de continuer à presque avoir une vie normale ».

Les bars, cafés restaurant ne devraient pas ouvrir avant au moins le mois d’Avril. Si on parle souvent des difficultés que rencontrent les commerçants, les clients eux aussi subissent et on perdu une partie de leur lien social. Un bien-être perdu qu’ils tentent tant bien que mal de retrouver. Les bibliothèques toulousaines ont réouverte le 12 janvier à Toulouse, mais dans d’autres villes, certaines affichent encore des portes closes.

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