Fiona Lecat : « L’avenir est beau ! C’est génial de voir la montée du sport féminin »

Investie pour la place des femmes dans la société et dans le sport, Fiona Lecat, joueuse au Stade Toulousain, joue un rôle à l'intérieur de son club. La joueuse internationale française raconte sa mission et la reprise du championnat Féminin.

Investie pour la place des femmes dans la société et dans le sport, Fiona Lecat, joueuse au Stade Toulousain, joue un rôle à l’intérieur de son club. La joueuse internationale française raconte sa mission et la reprise du championnat Féminin.

Quel est votre rôle et votre investissement au sein du Stade Toulousain ?

Fiona Lecat : « J’ai été contactée en septembre par Didier Lacroix, président du Stade Toulousain, ainsi que Laurence Massat, rôle principal dans le RSE (Responsabilités Sociétales des Entreprises) du club. Ils m’ont demandé si j’étais intéressée pour développer un des piliers du RSE : l’Égalité et Lutter contre les discriminations. Ce projet ne fait pas partie de mon projet professionnel, de mes études. Mais après beaucoup de discussions, de réflexion, car c’est un investissement à temps quasiment plein et je ne fais pas les choses à moitié, j’ai accepté. Laurence Massat nous a proposé de traiter d’un sujet qui nous tient plus à cœur, la place des femmes dans la société et dans le sport. Et dans le développement du rugby féminin, c’est exactement dans l’ère actuelle. »

Quelles sont vos missions pour traiter de la place des femmes dans la société et dans le sport ? 

F.L : « On est en train de mettre des actions en place pour le début de cette nouvelle année. On prépare notamment une journée de la femme différente des autres années, avec des débats, le positionnement de partenaires. À côté, on souhaite intervenir avec des associations, créer des partenariats pour aider des groupes de jeunes filles dans le besoin, tout autour du sport, pas seulement du rugby. Ça permet de les faire évoluer dans leur vie et qu’elles comprennent leur place dans la société, qu’elles sont tout autant importantes que les hommes. »

Comment vous percevez le fait qu’il n’y ait que très peu de joueuses de rugby professionnelles ?

F.L : « On est dans cette configuration depuis … toujours. Alors, évidemment ça évolue avec le temps, notamment avec les contrats semi-professionnels et professionnels. J’ai eu la chance d’en avoir un pendant deux ans et c’est génial, parce qu’on peut se consacrer pleinement au rugby et mettre un petit peu le reste de côté. Mais aujourd’hui, il faut que l’on réunisse plus de caractéristiques et de critères, pour que toutes les filles du championnat Élite 1 soient professionnelles. À l’heure actuelle, on n’a pas assez de moyens financiers ou sportifs pour nous permettre d’être professionnelles à temps plein. »  

Comment voyez-vous l’avenir du rugby féminin, avec notamment l’évolution de la médiatisation ?

F.L : « L’avenir est beau ! Outre la période covid du moment. Je pense sincèrement que l’avenir va être bien. De plus en plus de spectateurs venaient nous voir, quand c’était possible, de plus en plus de spectateurs suivent le rugby féminin et le sport féminin en général. C’est génial de voir la montée du sport féminin sur les chaînes ouvertes à tous. Après, il faut tout de même continuer ce combat, cette médiatisation. Et je pense que dans quelques années, ça deviendra bien plus médiatisé encore et du coup, professionnel. »

Comment vous êtes-vous entourée pour cette mission ?

F.L : « Stratégiquement, je me suis entourée, tournée, vers des filles qui avaient soit du potentiel dans la mission qui était en train d’être mise en place, soit un parcours professionnel sur cette lignée. On est donc 6 ou 7 filles à travailler ensemble pour ce projet. Le but étant de construire un programme et partager tout ça ensemble. C’est surtout pour que je ne sois pas le seul moteur du projet, que les filles s’investissent tout autant que moi. »

Quelle a été votre réaction concernant l’annonce de la reprise de la saison ? 

F.L : « Très, très heureuse. Enfin, je dirais. Le protocole mis en place est suivi par l’ensemble des équipes, donc c’est l’idéal pour matcher ensuite le week-end. On va pouvoir enfin retrouver à fond notre activité. Parce que s’entraîner, c’est bien, mais jouer le week-end c’est quand même mieux. »  

Le protocole sanitaire a changé, comment a été perçue l’arrivée d’un test PCR quotidien ? 

F.L : « C’est une bonne chose et surtout c’est normal avec la situation actuelle. On veut jouer et en plus on veut être considérées comme professionnelles et pas amatrices. Donc logiquement, on doit passer par là. Alors ça peut être contraignant, parce que c’est sur notre temps personnel. Et c’est pas forcément agréable aussi, mais on se rend bien compte que de toute façon pour jouer, il faut passer par là. Le test PCR prend trois minutes par fille, et au moins on peut s’entraîner la semaine et jouer le week-end. Il est donc inévitable. »

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