Toulouse. Le procès de la mendicité reporté au 1er février prochain

Dix-huit prévenus, 33 victimes… La justice toulousaine s’est attaquée ce lundi 18 janvier à un dossier hors norme. Celui de l’affaire dite de la « mendicité bulgare ». Finalement, le procès a été reporté. Des prévenus ont contracté le Covid-19, un autre a fait un malaise dans le box.

Dix-huit prévenus, 33 victimes… La justice toulousaine s’est attaquée ce lundi 18 janvier à un dossier hors norme. Celui de l’affaire dite de la « mendicité bulgare ». Finalement, le procès a été reporté. Des prévenus ont contracté le Covid-19, un autre a fait un malaise dans le box. 

De part et d’autre de la salle, deux immenses box faits de plaques en bois OSB. Au centre, sur l’estrade, des tables pliantes couvertes d’une nappe rouge attendent le président du tribunal et ses assesseurs. L’affaire est hors-norme. D’abord, de part l’impressionnant nombre de prévenus, dix-huit au total, âgés de 21 à 62 ans. Mais aussi parce que le tribunal judiciaire de Toulouse a pris place dans la salle Jean Mermoz à deux pas du stadium, plutôt habituée aux meetings politiques qu’aux débats d’affaires judiciaires. Accusés d’avoir exploité 33 mendiants durant trois ans, les prévenus encourent jusqu’à dix ans de réclusion.

Mais il semble que leur sort ne soit pas scellé tout de suite. Ni dans les prochains jours. Cinq prévenus ont été testés positifs à leur arrivée, hier, à la maison d’arrêt de Seysses. Et avant que l’audience ne démarre, une femme présente dans le box est tombée à terre, victime d’un malaise, avant d’être transportée à l’hôpital par les pompiers. Dans ces conditions, les différents avocats ne peuvent imaginer la tenue de l’audience. C’est une question de « procès équitable » répètent-ils. A la barre faite de blocs de bois, Me Alexandre Martin, avocat de plusieurs prévenus, explique que « ce procès est médiatique, symbolique. La France entière nous regarde. Nous ne pouvons pas donner cette image de la justice à Toulouse », il sollicite le renvoi de l’affaire. Un à un ses confrères indiquent leur solidarité.

À son tour, Hélène Gerhards, procureur de la république, explique qu’elle tient au respect du contradictoire : « Le renvoi à brève échéance me semble être la seule et la meilleure décision. Nous devons rendre justice à la hauteur de nos moyens. Nous leur devons ça », ajoute-t-elle, le regard en direction des prévenus.

Après s’être retiré pour délibérer, le tribunal renvoie l’affaire à une prochaine audience. Celle-ci débutera le lundi 1er février prochain. Même lieu, même heure. 

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