Raffineries à l’arrêt : La CGT assume les conséquences des grèves et blocages

Dans le sillage des mouvements et grèves contre la réforme des retraites, qui se sont multipliées en fin d’année 2019, sept des huit raffineries présentes en métropole devraient cesser l’envoi d’hydrocarbures, jusqu’au 10 janvier. À l’occasion cette action sans précédent, initiée par la CGT, Cédric Caubère, secrétaire départemental de la Haute-Garonne, s’exprime. 

« Pas une goutte d’hydrocarbure ne doit sortir des sites pétroliers. » C’est avec cet objectif, et sous la bannière de ce slogan que la CGT passe au niveau supérieur de la contestation ce mardi. Une contestation qui a, bien sûr, en ligne de mire la réforme des retraites voulue par le gouvernement. 

Répondant à l’appel du syndicat, sept des huit raffineries de l’hexagone n’expédieront plus de pétrole vers les 200 dépôts, et ce jusqu’au 10 janvier. Précision importante : il ne s’agit pas d’un blocage des raffineries mais d’un arrêt de leurs activités dû au fait que les personnels sont en grève. Seule la raffinerie de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) devrait continuer a expédier des hydrocarbures. 

« Le responsable de la situation est bien identifié, c’est Emmanuel Macron »

Si tout se passe comme prévu par les syndicats (d’autres, comme FO, ont soutenu l’appel de la CGT), la plupart des automobilistes pourraient se retrouver sans essence à partir du milieu de la semaine. C’est d’ailleurs le reproche qui est le plus fait aux grévistes, le fait d’entreprendre des actions qui dérangent plus les français « lambda », que ceux qui nous dirigent. 

A cela, Cédric Caubère, secrétaire départemental de la CGT, répond que « c’est le gouvernement qui est entièrement responsable du blocage du pays. On a des salariés qui ont des revendications, qui veulent que les choses changent. Ils n’ont pas envie que ce soit le gouvernement ou le Medef qui décident de la manière dont cela doit changer. Accuser, aujourd’hui, les salariés de bloquer le pétrole ou les trains, c’est un peu fort. Le responsable de la situation est bien identifié, c’est Emmanuel Macron, et son sbire Edouard Philippe. »

Le représentant départemental explique que le syndicat « assume les grèves, les coupures d’électricité et tous les moyens de reprendre la main sur les outils de productions et les richesses qui sont crées ».

L’exécutif conteste

Du côté du gouvernement, on réfute l’arrivée d’une pénurie d’hydrocarbures. « S’agissant des stations-service, la situation est quasi-normale avec plus de 98% des 11.000 stations-service qui ne connaissent aucune difficulté et sont normalement approvisionnées », assure le ministère de la Transition Écologique. « Voir le gouvernement sous-entendre que tout va bien dans ce pays est inqpreuiétant « , répond Cédric Caubère. « De plus, il y a une stratégie, de la part du gouvernement, à l’aide des médias, de faire croire à l’opinion public que les problèmes du pays sont causés par les travailleurs qui se mobilisent. »

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a indiqué avoir demandé aux préfets une forte mobilisation policière « pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de blocages de dépôts ».  Face à cette réponse policière, également très forte pendant les manifestations, Cédric Caubère se remémore l’histoire des luttes sociales. « Il ne faut pas oublier que les droits de grèves et de manifestations ont été conquis par les travailleurs, il y a eu des morts pour cela. « 

Malgré la noirceur du bilan qu’il vient de tirer, le secrétaire départemental de la Haute-Garonne reste optimiste quant à l’avenir. « À la CGT, on trouve que le mouvement qui a lieu a un avant-goût de jours heureux. Ne pensez-vous pas que ce qui se passe aujourd’hui, avec un mouvement social remarquable en 2019, qui monte en puissance, rappelle la période préalable à 1936 ou 1968 ? »

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