Hier, samedi 2 février, les Gilets jaunes n’étaient pas les seuls à sortir dans la rue. Dans la cité phocéenne, les sinistrés de la rue Aubagne, accompagnés de quelques milliers de marseillais « en colère » ont fait entendre qu’ils n’oublient pas et qu’ils ne pardonneront pas.
Trois mois après l’effondrement de deux immeubles rue Aubagne à Marseille, les habitants n’oublient pas. Et ils l’ont fait savoir, hier, à l’occasion d’une « marche de la colère ».
« Gaudin démission ! Gaudin assassin ! »
Ils étaient près de 5000 (et plus du double selon les organisateurs) dont 2000 évacués de plusieurs immeubles jugés « à risque », à défiler dans les rues de Marseille pour dénoncer « la mauvaise gestion de la crise des délogés par les pouvoirs public » ainsi que « l’habitat indigne » dans leur ville.
Les manifestants présents ont clamé leur demande de réquisition de logements vacants (au nombre de 33 000 selon les associations qui ont étudié la question) pour reloger les habitants évacués ; ainsi que la démission du maire LR Jean-Claude Gaudin, accusant à plusieurs reprises celui-ci d’assassin. Le cortège a également scandé le slogan « On n’oublie pas, on ne pardonne pas » durant tout le parcours.
Pour rappel, une mobilisation s’était déjà déroulée fin 2018, quelques jours après le drame de la rue Aubagne.
« En trois mois, rien n’a été fait »
Émue, Françoise Harl, une enseignante de 60 ans qui était déjà présente lors de la première marche de la colère en novembre s’est exprimée hier en ces termes face à nos confrères de l’AFP : « En trois mois rien n’a été fait, rien n’a bougé, donc on ne peut qu’être là. 2000 personnes ont perdu leur logement depuis le début de cette crise et ils sont balancés à l’hôtel ! »
On s’en souvient comme si c’était hier, pourtant c’était il y a presque trois mois : lundi 5 novembre, vers 9h10, deux immeubles vétustes se sont écroulés brutalement dans la rue Aubagne, en centre-ville de Marseille. Le drame a causé la mort de 8 personnes.
Depuis, près de 2000 personnes ont été évacuées d’autres immeubles de la ville jugés vétustes et présentant un risque d’effondrement. La plupart des sinistrés et des délogés, encore dans une situation de précarité et en attente de relogement, tiennent la mairie pour responsable.