Vous avez pris l’habitude de payer une somme astronomique pour votre Uber, tout en vous demandant le salaire de votre chauffeur d’un soir ? Uber a finalement choisi de lever le mystère pour faire taire les critiques.
Uber a choisi de jouer la transparence. En difficulté après une récente décision de justice qui pourrait bousculer son modèle économique, la plateforme américaine a fait le choix de dévoiler des chiffres inédits sur les revenus de ses chauffeurs français. L’entreprise assure que leurs salaires sont plus élevés que les rémunérations obtenues en moyenne dans le secteur des transports, selon des données internes consultées par l’AFP dimanche 27 janvier.
Un salaire supérieur
Alors combien gagne un conducteur Uber ? Les chauffeurs qui ont un statut d’auto-entrepreneur auraient un chiffre d’affaires médian horaire de 24,81 euros. Évidemment, ce n’est pas la somme qui va dans le portefeuille du chauffeur. Son revenu horaire net après versement de la commission (25 %) due à la plateforme (frais de service, TVA et cotisations sociales) s’affiche à 9,15 euros.
En moyenne, un non-salarié travaille en France 45,3 heures par semaine, affirme Uber. Des chauffeurs connectés à l’application pendant autant de temps (ce qui ne signifie pas forcément qu’ils font 45,3 heures de courses) gagneraient 1 617 euros nets par mois. Selon l’Insee, le revenu médian des personnes non-salariées du secteur des transports est moins élevé. Il serait de 1 430 euros mensuels, et de seulement 1 110 euros pour ce qu’on nomme le « transport public particulier ».
🚖📲 #Uber a décidé de lever le voile sur les salaires de ses chauffeurs 💶https://t.co/Tk4Mf8St6a #VTC pic.twitter.com/gsmc5gbJIs
— Statista France (@Statista_FR) 28 janvier 2019
Uber en justice
Le 10 janvier, la cour d’appel de Paris a estimé qu’un plaignant était lié à Uber par un « contrat de travail ». Cela a ouvert la voie à une requalification en masse. La décision a d’ailleurs fait l’objet d’un pourvoi en cassation. Cette décision de justice est historique pour les travailleurs « ubérisés », qui jugent leur situation comme une forme de « salariat déguisé ». Depuis leur arrivée sur le marché français, Uber, Deliveroo ou Foodora ont profité du statut d’auto-entrepreneur pour faire fonctionner leur business sans devoir fournir de protection salariale à leurs travailleurs.
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Au total, Uber compte 28 000 conducteurs en France, soit plus que tous ses autres concurrents. Selon une étude menée par Kantar TNS en octobre 2018 auprès de 1 600 chauffeurs, le véhicule le plus utilisé est une Peugeot 508. Les chauffeurs ont en moyenne 39 ans, et 37 % d’entre eux ont au moins un bac +2.