Traitements antirétroviraux, PrEP, trithérapie,… Mettre fin au sida, c’est possible !

Aujourd’hui, trop peu de personnes sont informées sur les traitements contre le sida. Que ce soit en prévention, en « urgence » après un rapport à hauts risques ou pour stopper la transmission après la contamination, chacune des étapes du développement du VIH est désormais traitable et remboursée à 100% par la Sécurité Sociale en France.

Non, « En finir avec le sida d’ici 2030 », n’est pas une de ces phrases porteuse d’espoirs non fondée. Ici, nous parlons concret, parce qu’il est désormais possible d’en finir avec ce tragique et ultime stade de l’infection au VIH. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le dernier rapport – datant de juillet 2018 – d’ONUSIDA, le programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida : en seulement trois ans, le nombre de nouveaux diagnostics a baissé de 43 % dans le monde. Pour eux, il est évident que l’apparition de traitements, comme la PrEP, dont nous reparlerons en détails plus bas, en est la raison.

Mais aujourd’hui, et selon les estimations de l’association mondiale de lutte contre le VIH et les hépatites virales « AIDES », en France 30 000 personnes vivraient avec le VIH sans le savoir; faute de dépistage. Pendant ce temps, les actions de tels organismes et la recherche ont permis le développement de traitements antirétroviraux, adaptés aux personnes souhaitant s’immuniser contre le VIH, mais aussi d’un traitement post-contamination appelé la « trithérapie » permettant aux personnes séropositives d’empêcher le virus de se transmettre en le rendant indétectable. Désormais, pour arriver à mettre fin au sida, deux choses sont essentielles : la concrétisation de l’objectif « 90 90 90 » et l’augmentation de financement.

C’est quoi l’objectif 90 90 90 ?

L’objectif 90 90 90 a été mis en place par l’ONUSIDA. En effet, pour mettre fin au sida d’ici 2030 il faut que : 90% des personnes séropositives soient dépistées, 90% des personnes séropositives soient mises sous traitement et enfin que 90% des personnes dépistées et traitées soient « en charge virale indétectable », c’est-à-dire que leur virus ne soit plus transmissible.

Mais pour l’association AIDES, cela ne suffira pas. En effet, l’échéance de 2030 sera impossible à atteindre si les financements ne suivent pas. Elody Croullebois, chargée des relations médias chez AIDES, explique : « La lutte mondiale contre le sida est financée par le fonds mondial de lutte contre le sida la tuberculose et le paludisme, lui-même financé par les contributions des pays. D’après le rapport GFAN de l’Observateur indépendant du Fond Mondial, nous aurions besoin d’entre 16,8 et 18 milliard d’euros pour les trois années à venir. À ce jour, nous ne savons pas combien la France mettra. Les pays se réuniront et donneront les montants de leurs financements en octobre prochain. Mais, pour Emmanuel Macron, le but est d’atteindre une contribution globale de 14 milliards d’euros. C’est donc insuffisant pour répondre à notre objectif. »

Mais en parallèle à ce manque de moyens, les progrès de la médecine et l’efficacité des traitements redonnent espoir. C’est pour ça qu’aujourd’hui, l’ONUSIDA croit encore en 2030. Et notamment, grâce à la mise en place de la PrEP.

La PrEP : pourquoi, pour qui et comment ?

La PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition) est un traitement de fond à prendre quotidiennement contenant deux molécules, suffisantes à immuniser contre le sida.

C’est pourquoi, ONUSIDA a identifié les cinq principaux groupes de populations clés particulièrement vulnérables au VIH et souvent à l’écart des services adéquats. On y retrouve alors les hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe, les personnes transgenres, les consommateurs de drogues injectables et les détenus ainsi que les personnes incarcérées. En effet, la PrEP est prescrite sous plusieurs critères d’éligibilité au VIH. Par exemple, pour deux personnes hétérosexuelles, la femme aura plus de chance de bénéficier du traitement, car elle risque plus d’être contaminée qu’un homme.

Pour ces populations, l’arrivée de la PrEP a été un réel soulagement. Damien, 22 ans, homosexuel est désormais sous traitement depuis trois mois. Il raconte : « J’ai connu la PrEP par l’intermédiaire d’un ami qui est également sous traitement. Je me suis alors renseigné davantage sur le dispositif. Je souhaitais avoir l’avis de mon médecin traitant cependant celui-ci n’était pas informé sur le sujet, ce que je trouve regrettable, car le médecin devrait informer et conseiller ses patients à risques de l’existence de ce dispositif. »

Une preuve de plus que ces traitements pourtant révolutionnaires tels que la PrEP manquent de mise en lumière. Mais cependant, en pleine expansion, Damien a rapidement pu se tourner vers le Centre Gratuit d’Information de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) de Toulouse où le processus s’est entamé. La première étape a été un dépistage complet et une vaccination contre l’hépatite B, car le procédé a également pour but d’éviter la prolifération des infections autres que celle du VIH : « Suite à ça, j’ai eu l’opportunité de rencontrer des médecins spécialisés sur le sujet qui m’ont conforté sur mon choix d’entamer le traitement » ajoute-t-il.

Une première ordonnance pour le traitement de la PrEP lui a ensuite été délivrée par l’hôpital, actuellement seul établissement y étant autorisé avec les centres de diagnostics (par la suite, les médecins peuvent effectuer les renouvellements). Il devra ensuite retourner faire un bilan auprès de la Cité de la Santé au bout d’un an. Mais très préventifs, Damien et son médecin traitant ont convenu de se rencontrer tous les 3 mois afin d’effectuer un bilan médical et un dépistage régulier. 

« En effet étant homosexuel et ayant des relations non protégées avec de multiples partenaires, je suis considéré comme à risque. Malgré n’avoir eu aucune infection jusqu’à ce jour je reste conscient des risques que j’encours. Désormais, cela fait 3 mois que je suis sous traitement PrEP et je n’ai rencontré aucun effet secondaire. Je recommande ce dispositif notamment pour les personnes qui utilisent rarement ou n’utilisent pas les préservatifs, car c’est un moyen efficace de se protéger contre le VIH et de bénéficier d’un suivi médical régulier. En plus, le traitement est remboursé à 100% par la sécurité sociale ! » conclue-t-il.

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