Borderouge, quartier moderne de Toulouse

Il n’y a pas grand monde à Borderouge ce lundi matin. Quelques personnes boivent un café sur la terrasse d’une boulangerie, d’autres rentrent dans le centre commercial, pendant que les employés de la pizzeria commencent à s’activer avant le début du service. Dans ce quartier moderne, il y a de nombreux immeubles au design original. 20 000 personnes vivent à Borderouge actuellement, le quartier ne cesse de s’accroître et d’accueillir des habitants.

Immeubles vu de la place Maouri. Crédit : Léa Barrau
Immeubles moderne. Crédit : Léa Barrau

Histoire et lieux emblématiques du quartier

Borderouge est un quartier situé au Nord-Est de Toulouse, entre les quartiers des Minimes, de Croix Daurade et des Izards-Trois Cocus, desservi par la ligne B du métro. Ce quartier qui s’organise autour de la place Sud (place Antonin Froidure) et de la place Nord (place du Carré de la Maourine). A l’origine, le quartier était une vaste zone de maraîchage jusqu’à la fin du 20ème siècle. C’est une ferme intitulée « Borde rouge » qui a donné le nom Borderouge au quartier.

De nombreux lieux sont emblématiques à Borderouge. Comme le Métronum, grande salle publique consacrée à la musique, qui accueille des artistes lors d’occasions et permet au quartier de rayonner à l’échelle de la métropole, le théâtre, mais aussi le stade de foot, le parc Maourine, le jardin des plantes, qui accueille des visiteurs du mardi au dimanche, ou encore le futur cinéma, qui est actuellement en construction en face de la place Maourine.

Station de métro Borderouge. Crédit : Léa Barrau
Quartier Maourine Borderouge. Crédit : Léa Barrau

Portrait d’un des derniers habitants natif de Borderouge

André Sallé, mythique habitant de Borderouge. Crédit : Léa Barrau

André Sallé est un habitant originaire de Borderouge, il est l’un des derniers maraîcher du quartier. Assis sur une chaise de la cuisine à côté de sa mère âgée de 95 ans, André indique qu’il a toujours vécu à Borderouge. « J’ai 77 ans, je suis né en 1942 à Borderouge, j’y ai grandit, et je mourrais ici. » A l’époque, André était maraîcher avec son frère et possédait des jardins « On avait plus d’un hectare de terre, aujourd’hui il nous reste seulement 800 mètres. »

André fait partie de la quatrième génération du quartier de Borderouge, il explique que lorsqu’il était jeune il n’y avait que des maraîchers qui vivaient à Borderouge. Aujourd’hui des promoteurs immobiliers le sollicite pour acheter sa maison afin de construire des hangars, mais pour le septuagénaire, hors de question de céder sa maison : « ici il ne reste plus que notre maison et notre jardin, tant que je suis vivant, mon habitation restera intacte. »

André se plaît dans ce quartier, « on y est bien », mais il avoue être nostalgique de son temps et triste de la destruction de maisons au profit de la construction d’immeubles.

 

Témoignage de commerçantes et d’une femme engagée

Anne-Sophie est commerçante à la place Maourine, le centre de Borderouge. Cela fait trois ans et demi que la jeune femme travaille pour l’enseigne Krys. « Je me plaît bien ici c’est sympa. » Elle explique que depuis trois ans, le quartier a évolué « A Borderouge, les choses évoluent rapidement. Il y a de plus en plus d’habitations et de bureaux. Il y a plus de monde qu’avant. »

Pour Marta patronne de la pizzeria Mona Pizza, « les choses se dégradent à Borderouge. »

« Cela fait trois ans que nous sommes installés à Borderouge, depuis la construction de la place Maourine. Au début c’était bien il n’y avait pas de problème, il y avait moins de monde, mais maintenant le quartier se dégrade petit à petit. » Marta explique qu’une partie de la population du quartier du Mirail a été délocalisée dans le quartier de Borderouge. « Il y a entre 10 et 20 % de logements sociaux (HLM) ici, et le problème est que parmi cette population, il y a des délinquants qui s’amusent à dégrader des établissements. La semaine dernière, le Carrefour et le tabac ont été saccagés. Il y a aussi des problèmes sur la place. »  « On ferme à 22 heures pour éviter d’avoir une mauvaise clientèle à une certaine heure, et on essaie d’imposer certaines règles. Après on s’entend bien avec la clientèle du quartier qui nous est fidèle. »

Marta indique que place Maourine il y a « pas mal de monde ». « C’est assez vivant car il y a quelques entreprises comme le crédit agricole ou Nexity, après on ne peut pas dire que le quartier bouge car il n’y a pas de magasins à part le carrefour city. C’est presque exclusivement la population locale qui vient faire ses courses sur la place. » La patronne précise que le prix des loyers est élevé « Les loyers des magasins sont très chers ici, il faut assumer tous les frais mais il y une bonne entente entre les commerçants. »

Pizzeria de Borderouge. Crédit : Léa Barrau
Intérieur de la pizzeria. Crédit : Léa Barrau

 

Sur la place Maourine, à côté des commerces se trouve un petit espace vert dans lequel Sophie prend en photo des mégots. Cette femme réalise un reportage pour une association de protection de l’environnement : « Avec une cinquantaine de bénévoles, je ramasse des mégots et les photographie pour un reportage, dans le but de montrer l’impact que ces mégots ont sur des animaux comme les oiseaux, et sur la santé des humains car c’est toute la chaîne alimentaire qui est perturbée par cette pollution. » Sophie indique que dans toute la ville rose, plus 100 000 mégots ont été ramassés par les bénévoles. « Borderouge n’est pas le quartier le plus pollué, même si j’ai récolté plus d’une centaine de mégots en une matinée. »

Sophie ramassant des mégots place Maourine. Crédit : Léa Barrau

 

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