« Implant files » ou comment faire passer un filet de mandarines pour un implant vaginal

Mardi 27 novembre, une enquête sur les implants médicaux a dévoilé au grand jour l’insuffisance des réglementations et la faiblesse des contrôles qui précèdent la commercialisation de ces dispositifs. Le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) est à l’origine de cette nouvelle investigation mondiale. Et la France n’est pas épargnée par ce scandale sanitaire. Pour cause, aujourd’hui, aucune loi ne légifère le marché des implants.

Méfiez-vous des implants médicaux ! Considérés comme des marchandises, ces derniers ne font pas l’objet d’essais cliniques poussés. C’est ce que démontre l’enquête mondiale menée par le ICIJ, qui dénonce le laxisme des contrôles effectués sur ces dispositifs médicaux au cours des processus de certification.

« Tous les implants sont possiblement concernés par des faiblesses éventuelles dans les tests et la rigueur des tests qui ont pu être effectués avant la mise sur le marché. » Marie Maurice, journaliste et coauteure de l’enquête de « Cash Investigation.

Par ailleurs, ces contrôles et les validations qui en découlent sont délivrés par des organismes privés. Cette certification, appelée le marquage CE, relève donc d’une relation purement commerciale, ce qui favorise les dérives.

 

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Au cours de l’enquête, une journaliste hollandaise a ainsi pu faire homologuer un filet de mandarines comme mèche vaginale pour femmes souffrant de descente d’organe par des organismes européens.

Des réactions totalement différentes dans le monde

Face à ces accusations, commencent à tomber les premières réactions. Les Etats-Unis ont d’ores et déjà annoncé vouloir modifier le système de mise sur le marché des implants. En Allemagne, c’est un registre pour les porteurs d’implants que souhaite créer le ministre de la Santé. Pour le moment, le gouvernement français n’a prononcé aucun projet concernant ce dossier.

Sur le plan européen, une réforme est en cours pour renforcer les exigences à propos de la mise sur le marché des implants à risque. Notamment, les prothèses cardiaques ou cérébrales. Cependant, Bruxelles s’oppose à intégrer des autorités publiques dans le processus de certification.

« La création d’une obligation d’autorisation de mise sur le marché préalable, donnée par une autorité indépendante, n’a pas été retenue. » Marie Maurice.

 

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