Affaire Asia BIBI : l’accueil des réfugiés en France en temps de crise.

Le ministère des affaires étrangères s’est dit prêt à accueillir en France Asia BIBI, la jeune femme acquittée le 31 octobre dernier après avoir été condamné à mort au Pakistan pour Blasphème.

« La France est prête si c’est le vœu de l’intéressée, si c’est le vœu de sa famille, à accueillir en France madame Asia Bibi si elle le demande » a déclaré mercredi Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères. La jeune chrétienne pakistanaise avait été condamné en novembre 2010 pour Blasphème envers la religion islamique. Après huit ans passés à errer dans les couloirs de la mort Asia a finalement été acquitté par la justice du pays fin octobre. Un bouleversement majeur pour les extrémistes islamiques du Pakistan qui ont manifesté dès l’annonce, menaçant de s’en prendre à la jeune femme ainsi qu’à sa famille.

Depuis, l’affaire a pris une ampleur mondiale arrivant dans l’hexagone. Anne Hidalgo s’est dite « prête à accueillir Asia Bibi à Paris, pour lui remettre sa citoyenneté d’honneur en main propre et lui permettre de s’intégrer durablement en France ». Dans sa déclaration d’hier soir, Bénédicte GOLDSTEIN, porte-parole du ministre des affaires étrangères met en avant la fermeté du gouvernement français dans cette affaire. Ainsi, tous les moyens dont dispose la justice seront mis en avant pour libérer et exfiltrer Asia BIBI de son pays.

En théorie : réfugiée ou immigrée ?

En France, le traitement des demandes diffère selon qu’il s’agisse d’immigrés ou de demandeurs d’asile. Un demandeur d’asile ou réfugié bénéficie de la protection subsidiaire. Pour obtenir cette dernière l’immigré doit être exposé dans son pays d’origine à la peine de mort ou à une menace directe contre sa vie. Une fois la demande d’asile déposée, l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) étudie la gravité et le niveau d’urgence de la demande.

Dans le cas d’Asia BIBI, l’asile politique pourrait être avéré. L’affaire presse et agite la classe politique mais pas seulement. Mercredi, lors de la conférence des évêques de France, Mgr Olivier Ribadeau Dumas, porte-parole a annoncé le soutien de la communauté catholique : « Ils s’inquiètent pour sa vie, pour la vie de ses proches et de ses défenseurs et ils demandent qu’elle puisse être remise en liberté ».

La semaine dernière l’avocat de la jeune femme avait été reçu à l’ambassade française d’Islamabad pour entamer les discussions.

Thomas NAUDI

 

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