Les violences domestiques, qui peuvent se caractériser par des fessées données aux enfants, ou des coups portés aux femmes, ne seront désormais plus sanctionnées par la Russie.
Avant cette mesure, une personne pouvait encourir jusqu’à deux ans de prison. Tant qu’elles ne causent pas de blessures graves ni eu de précédents, les violences domestiques seront passibles d’une simple amende, voire de travaux obligatoires. La loi a été adoptée par 380 députés russes, contre seulement trois voix contre. Cependant, elle doit encore être votée par les sénateurs, puis promulguée par Vladimir Poutine. »Nous voulons montrer que les députés russes ne vont pas suivre les excès que nous voyons en Europe de l’Ouest« , a déclaré un député russe. Selon lui, les enfants européens « dénoncent leurs parents » auprès des autorités, pour que celles-ci leur retirent la garde s’ils sont trop sévères. Le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a lui aussi déclaré que « qualifier de violences domestiques certains gestes au sein de la famille, c’est dramatiser du point de vue juridique […]. Ce n’est pas correct« .
49 579 affaires de violences domestiques en 2015
D’après l’agence nationale statistique russe, 49 579 affaires de violences domestiques ont été recensées en 2015, dont 35 899 impliquant des violences contre une femme. La même année, près de 4 000 personnes ont été tuées par un membre de leur famille. 40% des crimes violents les plus graves ont lieu de le cercle familial. Des chiffres qui n’ont pourtant pas dissuadé le gouvernement russe. « Si vous giflez votre enfant mal élevé, vous risquez jusqu’à deux ans de prison. Si votre voisin fait de même, il n’aura qu’une amende« , explique la sénatrice Elena Mizoulina, pour justifier la mise en place de cette nouvelle loi.
Pour l’heure, ce projet de loi a suscité la critique des militants russes des droits de l’Homme. Ils estiment qu’elle gâche la lutte contre les violences domestiques. Un député communiste, Iouri Sinelchtchikov, a même déclaré que « le nombre de meurtres va augmenter« .