Éducation : les professeurs remplaçants du primaire reçus au Rectorat

La colère gronde chez les professeurs remplaçants des écoles maternelles et primaires (premier degré) de Haute-Garonne. Une trentaine d’entre eux, syndiquée SNU 31, s’est rassemblée devant le Rectorat* à 14 heures pour protester contre ses conditions de travail. Entre des erreurs d’affectations et des retards dans le versement de leurs indemnités de remplacement, ils ont décidé de hausser le ton. Récit.

Caroline** et Nathalie**, sont professeures remplaçantes. Un statut particulier au sein de l’Education Nationale. Caroline explique : « Nous sommes payés comme un enseignant classique. Nous sommes rattachés à une école en particulier. Mais nous avons choisi pour certains, été obligés pour d’autres, d’être remplaçant. C’est-à-dire qu’en cas d’absence d’un collègue sur le département, nous devons aller le remplacer un temps donné. »
Ils sont environ 80 cette année à occuper cette fonction. Ils viennent substituer des professionnels qui assistent à des formations continues dans le cadre de l’Education Nationale.
« Quand tout se passe bien, on reçoit un mail ou un SMS la veille pour nous prévenir du remplacement à faire, débute Nathalie. On assure le remplacement et le rectorat nous verse à la fin du mois ce qu’on appelle des indemnités de remplacement (ISSR). Elles sont calculées en fonction de l’éloignement de l’établissement où l’on fait le remplacement par rapport à notre école de rattachement. » Jusque là, rien de très compliqué.

Une trentaine d’enseignants étaient présent malgré le froid./ Photo FD

200 euros en moins

Sauf que cela ne se passe pas toujours comme prévu. « Il est même plutôt fréquent d’avoir des problèmes, ajoute Christian**. Il est déjà arrivé que nous soyons deux ou trois appelés pour un seul poste à remplacer. Une situation cocasse lorsque l’on se retrouve sur place. Ou alors qu’il n’y ait pas de collègue absent sur l’affectation du jour. Ou encore mieux, que le Rectorat se trompe de ville ! ».
C’est la première partie du problème. Dans ce cas, les professeurs expliquent qu’ils ne touchent pas les ISSR, puisqu’ils n’ont pas eu les élèves en classe, et ce malgré leur déplacement.
L’autre souci qu’ils mettent en relief est justement le versement de ces indemnités. « Je remarque une différence entre ce que me paye le Rectorat et ce que j’ai pu calculé. On tourne autour de cent euros manquants ! », s’insurge Romain**. Julien, jeune père de famille, constate lui de nombreux retards dans le versement des ISSR. « Quand il manque 200 euros d’indemnités dues, et que l’on a une fille en bas-âge, cela n’est pas anodin ! ». Le plus souvent, les indemnités s’arrête au mois d’octobre 2016. Mais Nathalie attend toujours celles de mars 2016.

Pour Alexia Seguin, du SNU 31, ces retards ont une explication précise.« Le plan de formation continue pour les enseignants a été mis en place à la rentrée 2016. Avant, il n’existait pas en Haute-Garonne. Nous le demandions depuis longtemps. Le problème, c’est que le Rectorat n’est pas capable de gérer les changements administratifs que la mise en place incombe », explique-t-elle. Les personnels de l’Education Nationale sont « débordés » selon elle, et ne peuvent pas gérer tous les problèmes rencontrés rapidement.

Une proposition « inacceptable »

Une délégation a donc été reçue ce mercredi 18 après-midi. Pendant un peu plus d’une heure, elle a pu échanger avec des responsables du Rectorat. A la sortie de l’entretien, Alexia Seguin explique : « Les responsables qui nous ont reçus nous ont expliqué qu’ils reconnaissaient les dysfonctionnements. Ils sont dus selon eux à des manques de moyens humains. Le Rectorat s’est engagé à régulariser toutes les situations. Il y a pour eux un problème administratif qui ne leur permet pas de bien gérer la hausse du nombre de professeurs en formation. Il faudrait donc réduire ce plan de formation. Une solution qui est bien évidemment inacceptable pour nous ! », termine Alexia Seguin.
Si de nouveaux dysfonctionnements venaient à se produire, le syndicat n’exclut pas d’arrêter d’effectuer ces remplacements. « Une sorte de grève des professeurs remplaçants » pour sa représentante.

Alexia Seguin explique le résultat de l’entrevue aux professeurs restés dehors./ Photo FD

*Le Rectorat n’a pas souhaité s’exprimer.
**Les prénoms ont été modifiés.

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