Toulouse. Interdiction partielle d’une manifestation en raison des soldes : les soignants en colère

Alors qu'une manifestation des syndicats du CHU de Toulouse doit avoir lieu ce jeudi, la préfecture de Haute-Garonne a interdit partiellement le défilé.

Mise à jour : à 15 h 00, le préfet de la région de Haute-Garonne a annoncé que le juge des référés rejetait la requête des syndicats, menée par la CGT.

Alors qu’une manifestation des syndicats du CHU de Toulouse doit avoir lieu ce jeudi, la préfecture de Haute-Garonne a interdit partiellement le défilé. La raison : « l’imprécision du respect des gestes barrières« …une justification qui fait grincer des dents dans les rangs des syndicats de soignants.

« Ça va être dur de défendre cette position devant un juge ». La cause de la plainte ? Le 20 janvier 2021, la préfecture de la Haute-Garonne a décidé d’interdire partiellement le défilé prévu ce 21 janvier pour « des raisons sanitaires ». Mais les syndicats doutent : « Sur les 300 mètres autorisés, on serait capable de respecter les règles sanitaires mais pas sur le reste du parcours ? », s’interroge Julien Terrié, délégué CGT au CHU de Toulouse.

D’après le syndicat, le trajet de la manifestation était semblable aux précédentes mobilisations : du quartier Saint-Cyprien République jusqu’au carrefour de Jean-Jaurès. Mais c’était sans compter sur le veto de la place Saint-Étienne. Dans un arrêté, les services d’Étienne Guyot ont refusé ce parcours et l’ont limité à 300 mètres : de Saint-Cyprien au Pont-Neuf.

« Situation dégradée des commerces en centre-ville »

Pour répondre à cette interdiction, les syndicats ont décidé de déposer un référé-liberté (procédure judiciaire accélérée) « pour le principe, et éviter que cela ne crée un précédent ». Interrogée à ce sujet, la préfecture s’en tient à ses premières explications. « En raison d’une déclaration tardive (…), et de l’imprécision dans la déclaration sur la mise en place des gestes barrières ne permettant pas de garantir le respect des consignes sanitaires en vigueur ».

Mais la suite du communiqué donne en partie raison aux syndicats. En effet, la préfecture explique l’interdiction par une « situation dégradée des commerces en centre-ville ». Comprenez-en qu’il faut soutenir les commerçants en ce début de période de soldes.

Un manque de 1500 postes dans les établissements hospitaliers toulousains

Sur le fond de la manifestation enfin, les syndicats ont trois revendications. En premier lieu, une revalorisation salariale de 300 euros minimum, au-delà des apports du Ségur de la Santé. « On a eu 183 euros en plus depuis cette concertation, mais le montant n’est pas inscrit dans la durée et il ne s’agit pas d’une hausse du salaire », explique-t-on du côté de la CGT.

Deuxième point problématique, et récurrent ces dernières années : le manque de personnels et de lits. « Sur les 16 000 employés – soignants et administratifs – du CHU de Toulouse, on évalue le manque à 1 500 personnes », estime Julien Terrié. Quant aux lits, les syndicats se basent sur les créations effectuées dans les cliniques privées : « il faudrait 1,5 fois plus que ce qui est crée dans le privé, rien que pour suivre l’évolution de la population ».

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