Les difficultés à trouver un stage renforcent le mal-être des étudiants

En pleine pandémie de COVID-19, la recherche d'un stage en entreprise s'avère plus compliqué qu'à l'ordinaire. Une pression supplémentaire qui contribue au malaise des étudiants.

En pleine pandémie de COVID-19, la recherche d’un stage en entreprise s’avère plus compliquée qu’à l’ordinaire. Une pression supplémentaire qui contribue au mal-être des étudiants.

Médecine, sport, art, lettres, … Aucune filière n’est épargnée par la crise sanitaire et économique. Les jeunes toulousains peinent à trouver un stage et se sentent abandonnés.

« Ne pas avoir de réponse, c’est pire qu’un refus »

Lola a 20 ans, elle est en troisième année de licence Lettres et Arts à l’université Jean Jaurès. Elle doit réaliser un stage d’une durée de 35h mais dans sa branche, cela relève du défi. « La plupart des lieux d’art sont fermés et le peu qu’il reste ne savent pas s’ils vont restés ouverts donc c’est compliqué de se projeter », raconte la jeune femme. Sur huit demandes dans des galeries et musée, elle n’a reçu qu’une réponse… négative. « Ne pas avoir de réponse, c’est pire qu’un refus parce que tu as l’impression de ne pas avancer dans tes recherches », ajoute-t-elle.

Stressée par ses recherches de stage vaines, Lola avoue se sentir délaissée, comme beaucoup d’étudiants de son entourage. Elle reproche à ses professeurs de ne pas les avoir assez guidé et même, d’après elle, de ne pas leur avoir donné toutes les informations nécessaires. Notamment sur la période de stage : « tout ce qu’on sait c’est qu’on doit le faire pendant le second semestre, ils ne nous en disent pas plus ».

Les professeurs de Magdalena aussi, semblent n’apporter qu’une contribution minime : « Ils n’ont proposé qu’une seule offre pour toute la promo. Nous sommes 95 », confie-t-elle. La jeune femme doit trouver un stage de 135h. Celui-ci lui permettrait de valider sa dernière année de licence en psychologie. « Je voulais faire de l’éthologie, mais je savais que je n’allais rien trouver dans ce domaine. C’est déjà difficile en temps normal… », raconte-t-elle.

La jeune femme de 20 ans a donc établi un plan de secours : faire un stage dans un secteur radicalement différent qui recrute plus, comme la grande distribution. Elle envisage ensuite une année de césure pour travailler là où elle le souhaite, afin de reprendre un master par la suite. Toutefois, elle n’a toujours pas eu de réponse positive à ses demandes. Dans sa classe, même constat : « je connais plein de gens qui ont eu des refus ».

« Ils n’arrivent pas à se projeter »

Pour remédier au sentiment d’être des « oubliés« , il existe les PIJ (Points d’Information Jeunesse). Les conseillers d’information jeunesse aident à l’écriture de lettres de motivation et CV, à l’organisation des recherches et préparent à un éventuel entretien. « Nous voyons beaucoup d’étudiants très paniqués », explique Adrien, l’un des conseillers du PIJ du Mirail.

Sa collègue Audrey anime des ateliers de confiance en soi, pour tenter de rassurer et remotiver les jeunes. « On a eu beaucoup de demandes, notamment pour le module sur la gestion du stress. Le plus gros problème, c’est qu’ils n’arrivent pas à se projeter. Il y a beaucoup plus de jeunes qui sont sous antidépresseurs », déplore la conseillère d’information jeunesse.

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