En France, le cannabis contenant du THC (Tétrahydrocannabinol, la substance psychoactive) est prohibé. Cependant un nouveau dérivé ayant des effets similaires est actuellement vendu légalement. THCX, c’est le nom de cette nouvelle molécule née d’un flou juridique. Car même si psychotrope, elle passe sous les radars, contournant la législation interdisant le THC. Qu’en disent les toulousains ?
« Ce sont des molécules de THC et CBD qui ont été modifiées chimiquement pour les rendre légales » explique Alexia, buraliste à Toulouse. Deux ans plus tôt, un produit similaire appelé HHC avait été interdit car procurant des effets comparables au THC.
Quelle clientèle ?
« Quand on pense aux consommateurs de cannabis, on a tendance à avoir des idées reçues. Pourtant, comme c’est légal, j’ai des fois même des mères de famille qui viennent en acheter » La clientèle est très hétérogène. Étonnamment, même des seniors s’en procurent, souvent pour soulager des douleurs chroniques. Forcément aussi beaucoup de jeunes personnes, parfois même mineures, veulent tester cette alternative légale. Ruben, 25 ans et usager occasionnel témoigne : « C’est assez pratique, on peut se balader dans la rue avec, sans craindre d’être arrêté. En revanche, je n’en consomme qu’occasionnellement car je n’ai pas une confiance aveugle envers ces dérivés ».
Des potentiels dangers ?
Comme tout nouveau produit, la question sur les effets à long terme se pose. « Ce sont des molécules de synthèse et c’est très récent, on ne connaît malheureusement pas encore les effets sur le long terme » Le manque d’information à propos de ce type de produits est aussi un problème « Beaucoup de personnes cherchant une alternative légale, pensent que ce qu’ils achètent est naturel. Ils ne sont pas au courant de ce qu’ils prennent ».
Législation européenne en manque de cohérence
La législation française et européenne autour du cannabis est assez compliquée à suivre. Une molécule est interdite, une autre la remplace. « Les pays européens veulent s’aligner sur une législation », en effet, l’Observatoire des drogues et des toxicomanies pousse à une harmonisation des lois pour interdire plus vite ces nouveaux cannabinoïdes de synthèse. Ils veulent pouvoir faire interdire rapidement les nouveaux dérivés dès qu’ils apparaissent via une procédure d’urgence commune. En revanche, certains pays comme l’Allemagne ont légalisé l’année passée la vente et la consommation de cannabis de manière récréative. C’est désormais le troisième pays européen à avoir légalisé le cannabis récréatif, après le Luxembourg et Malte. Certains pays se trouvent encore dans une zone grise, comme les Pays-Bas ou l’Espagne. Le cannabis n’y est pas légal, mais dépénalisé.
Célim MOKHTARI
