Faute de repreneur, le disquaire Armadillo a fermé ses portes après 35 ans d’existence. Rencontre avec Benoît Binet, son co-fondateur
L’aventure d’Armadillo commence rue Pharaon, en plein centre toulousain, à la fin des années 80. Alors que les beaux jours du vinyle commencent à s’essouffler, Benoît Binet et Antoine Madrigal se lancent dans une folle aventure. Fort de leur expérience avec leur magazine « Nineteen » lancé en 1982, ils ont réussi à se faire une place dans le monde de la musique jusqu’en 1988, avant d’arrêter, faute de moyens. Petit à petit, c’est une véritable mine d’or musicale qui vient tapisser les murs du magasin. « On avait jusqu’à 20 000 références de vinyles et de CD. » explique Benoît Binet.
Des années 90 à la fin des années 2010, le vinyle sur le carreau
Une révolution frappe le monde musical dans les années 90. Son nom ? Le CD . Mettant les disques vinyles sur la carreau, et les platines dans le grenier. À cette même époque, seuls 20% des foyers français possédaient encore des lecteurs vinyle. Le co-fondateur confie « il fallait vendre des CD, il fallait s’adapter. On n’avait pas d’autre choix . » tout en gardant la vente de vinyle en second plan. Les clients avaient l’embarras du choix, tant en CD, pour lesquels les ventes étaient plus porté sur le rock généraliste, qu’en vinyles . Là, c’est plus pointues: « le fonctionnement de ces magasins c’est: on vient, on fouille, et on prend ce que l’on trouve. » Depuis la fin des années 2010, la vente des vinyles a augmenté de 300%, et Armadillo était toujours là, le choix de continuer de vendre des vinyles avait enfin payer.
Une perte pour les habitués
Les vinyles reprennent place dans les foyers français, au fur et à mesure que le temps passe. En effet, le temps passe, et c’est ainsi que les deux amis ont été poussés à fermer boutique pour partir à la retraite. Après plus de 35 ans de carrière de vendeur de disques, ils ont tiré leur révérence depuis maintenant plus d’une semaine. La fermeture de ce disquaire marque les esprits, Benoît Binet raconte « Depuis que l’on a annoncé fermer le magasin, on reçoit beaucoup de témoignages de clients qui passent pour nous dire au revoir, nous dire qu’on a représenté quelque chose pour eux, et c’est très agréable. » Les tentatives de contact et des prise de rendez vous en agences pour retrouver un repreneur se sont enchaînés ces derniers temps, mais les deux amis sont rentrés bredouilles… la boutique mythique du centre toulousain restera donc fermée.
Thomas Riou


