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Presse écrite quotidienne : les journaux intéressent-ils toujours les Toulousains ?

La presse écrite, un médium de plus en plus délaissé.

La polarisation et la numérisation progressive des médias rendent le futur de la presse écrite quotidienne en France incertain. Les buralistes toulousains témoignent d’un manque d’intérêt des jeunes envers les quotidiens régionaux, et d’une clientèle plus âgée, toujours consommatrice de médias « papiers » locaux.

Les groupes de presse français mettent de plus en plus en avant leurs plateformes numériques, aux dépens de la version papier de leurs journaux. C’est notamment le cas du groupe La Dépêche, basé en Occitanie. Il mise sur les abonnements numériques et les réseaux sociaux afin de toucher et de s’adapter à une nouvelle audience, plus jeune. Les journaux, et plus particulièrement les quotidiens régionaux, ne touchent aujourd’hui qu’un public restreint : « Le peu de quotidiens que je vends, et je ne les vends pas tous, c’est à une clientèle d’habitués plutôt âgés », affirme une buraliste du tabac Le Chimel, à Blagnac. Le public consommateur de quotidiens papiers se compose « de plus en plus de personnes âgées » confirme Virginie, buraliste au Tabac Coffee Shop de la place Dupuy de Toulouse. « Je vends de moins en moins d’hebdomadaires, comme le Canard Enchaîné par exemple. Les clients préfèrent les quotidiens », ajoute-t-elle.

Un public qui trouve aux journaux « un côté plus intéressant, plus vivant », selon Gérard, 68 ans, retraité et consommateur de presse quotidienne depuis près de deux ans. « Je ne suis pas abonné au format numérique, ça n’a pas le même aspect que le format papier » précise-t-il. L’achat de journaux papier devient une sorte d’habitude, voire de rituel pour ces personnes.

Quel type de presse écrite consomment les jeunes ?

Même si les jeunes générations portent peu d’intérêt à la presse écrite régionale, elles sont plus enclines à consommer un contenu plus « spécifique » : « J’ai l’impression que les jeunes préfèrent les médias spécialisés, comme l’Équipe ou Midi Olympique pour le Sport », déclare Anaïs, employée du tabac-presse Le Ritouret à Toulouse. « Les jeunes apprécient ce type de contenu, alors que les personnes plus âgées préfèrent les quotidiens régionaux et nationaux », rajoute-t-elle. Ce n’est cependant pas l’avis d’un buraliste du tabac-presse L’Ancely de Toulouse. Celui-ci ressent un « désintérêt des jeunes de la presse écrite en général. Je vends de moins en moins de quotidiens et d’hebdomadaires régionaux et nationaux », confie-t-il. Il admet également « recevoir et vendre de moins en moins de journaux en général ». Selon l’ACPM, le taux de tirage de journaux en France en 2024 (soit 2,6 milliards d’exemplaires) a baissé de 1,8 % par rapport à l’année 2023.

Corentin BOUSSAGOL

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