Vendredi 17 octobre 2025, sur la place du Capitole, les discussions tournaient déjà autour des municipales de 2026. À environ six mois des élections, les Toulousains ont clairement leurs opinions sur les figures politiques locales. Entre méfiance, scepticisme et rares marques de confiance, la parole des habitants traduit une ville partagée, plus critique que jamais envers ses élus.
Dans la foule, le maire Jean-Luc Moudenc ne laisse personne indifférent. Certains saluent sa gestion « sérieuse » et son expérience comme Laura, 27 ans, chargée de communication : elle estime que la ville est propre, bien tenue, et qu’elle a su préserver un certain équilibre. Mais la plupart des réactions sont plus mitigées. Beaucoup parlent d’un maire « trop éloigné du monde réel », « plus proche des vitrines que des habitants » comme Stéphanie, 45 ans, commerçante. Plusieurs lui reprochent une politique tournée vers le centre-ville et les grands projets, « alors que les quartiers populaires sont laissés de côté ».
Du côté des citoyens proches de la gauche, le ton n’est pas plus indulgent. Les habitants interrogés peinent parfois à distinguer les différents visages de l’opposition. Certains disent ne plus suivre « qui est avec qui », regrettant les divisions et les changements d’étiquette. L’idée d’une union revient souvent, mais beaucoup n’y croient plus : « Ils se battent entre eux, alors comment diriger la ville ensemble ? » soupire une passante. D’autres, au contraire, espèrent un renouvellement, une alternative plus sociale, mais jugent que « personne ne sort vraiment du lot ».
Des personnes sensibles à l’écologie , eux, inspirent de la sympathie, mais aussi du doute. Certains reconnaissent leurs efforts et apprécient « une parole plus sincère », mais beaucoup les trouvent « trop idéalistes », voire « déconnectés des réalités urbaines ». Leurs propositions divisent : une partie des habitants les juge nécessaires pour rendre Toulouse plus respirable, quand d’autres redoutent que cela « complique encore la vie de tous les jours ».
Quant aux nouveaux visages comme Régis Godec ou encore Hélènes Cabanes, souvent cités sur les réseaux ou dans la presse locale, la plupart des gens avouent ne pas vraiment les connaître. Jean-Yves, 56 ans, employé de grande distribution, s’exprime sur le sujet : « On entend des noms, mais on ne sait pas ce qu’ils veulent faire ». Ce manque de visibilité alimente un désintérêt général.
Beaucoup disent qu’ils voteront « sans conviction », d’autres qu’ils n’iront pas voter du tout. La confiance semble abîmée, mais pas totalement perdue. Une phrase revient dans plusieurs bouches : « On veut juste quelqu’un qui pense vraiment à nous, pas à sa carrière.
Emma Seni


