Dans le village, leur histoire d’amour a longtemps divisé. Joëlle Thomas, issue d’une famille influente, et Serge Cassi, fils de coiffeur, ont choisi l’amour contre les conventions. Un choix qui a mis en danger la relation de Joëlle avec sa famille, mais qu’elle n’a jamais regretté.
Née le 30 novembre 1946, Joëlle Thomas est la deuxième d’une fratrie de six enfants. Son aîné, Jean-Paul Thomas, héritier désigné du patrimoine familial, détient aujourd’hui le château de Saint-Paul-sur-Save. À 18 ans, elle tombe sous le charme de Serge Cassi, coiffeur du village. « C’était un homme gentil, drôle, qui aimait l’art. Je l’aimais” confie-t-elle. Mais dans une famille comme la sienne, le mariage est une affaire de rang. Et un coiffeur, aussi respectable soit-il, n’était pas un parti envisageable. « Mon père, Pierre-Paul-Joseph Thomas, m’a dit que si je restais avec Serge, je devais partir de la maison familiale », raconte Joëlle.
Une tentative de médiation refusée
Face à l’amour indéfectible de leur fils et de Joëlle, étant encore mineure à ce moment là, le père de Serge décide de son propre chef d’aller voir le patriarche de la famille Thomas. Une démarche courageuse, mais vaine: « mon père est resté fermé. Il lui a dit que c’était à moi de choisir, et qu’il n’y aurait pas de retour en arrière », se souvient elle.
Joëlle choisit alors l’amour. Elle quitte le foyer Thomas et part s’installer chez les Cassi, tournant ainsi le dos à son nom.
Un mariage et une nouvelle vie

À 21 ans, une fois majeure, Joëlle épouse Serge Cassi. Une union sans la bénédiction des Thomas, mais qu’elle vit pleinement. Avec Serge, elle donne naissance à trois fils : Laurent, Nicolas et Bruno Cassi. Serge, au-delà de son métier, avait une passion pour la peinture. « Il aimait peindre, c’était son moyen d’expression », raconte Joëlle. Une passion qu’il cultivera jusqu’à son décès en 2002.
Aujourd’hui, Joëlle vit toujours à Saint-Paul-sur-Save, dans la demeure familiale des Cassi.“J’ai choisi l’amour à l’argent, et c’est tout ce qui compte. »