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Le Château de Merville, un jardin et une histoire qui perpétue un patrimoine local 2/2

Le parc du Château de Merville accueille entre 35 000 et 40 000 visiteurs par an. Crédit photo : Paul Gazut

Avec son labyrinthe et jardins à perte de vue, l’extérieur du Château de Merville fait rayonner le patrimoine toulousain depuis bientôt trois siècles. Entre lieu de divertissement et témoin de l’Histoire, il transmet son vécu à des milliers de visiteurs qui viennent chaque année se perdre dans les buis mervillois.

Le labyrinthe et le jardin de Merville s’inscrivent dans l’histoire du domaine familial du château, construit entre 1743 et 1759. “Le labyrinthe a été construit sur le côté du château ce qui marque une certaine qualité. Notre aïeul voulait un jardin d’agrément et de promenade plutôt qu’un jardin fastueux avec des broderies”, confie Laurent de Beaumont, actuel propriétaire des lieux. Le domaine s’étend sur 30 hectares : une dizaine de bois, une dizaine de prairies et cinq hectares consacrés au labyrinthe. Le parc accueille le jardin de buis le plus grand d’Europe. Mais pourquoi avoir choisi une telle plante ? En raison de la mauvaise qualité du sol : « Dû à la mauvaise terre, on a dû planter du buis. Ils souffrent très peu de la sécheresse et peuvent pousser partout« , précise Laurent de Beaumont. Les buis, qui atteignent 2,50 mètres, forment “un ensemble unique”, poursuit le maître des lieux. D’autant plus “qu’il faut savoir qu’entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, le jardin était très important pour un château. Les labyrinthes étaient très à la mode à cette époque. Aujourd’hui beaucoup moins. C’est assez exceptionnel d’avoir garder ce genre d’ouvrage de nos jours”, confie fièrement le descendant.  

Un accueil ludique pour tous

L’objectif du labyrinthe n’est pas fait pour que l’on s’y perde totalement, mais pour offrir un jeu d’aventure. Conçu avec des allées et des contre-allées qui se croisent, il permet aux visiteurs de s’immerger dans le patrimoine tout en se divertissant : “Nous avons installés des palissade en bois style Versailles pour se perdre, avec des jeux et des énigmes que nous avons installés depuis une vingtaine d’années. Les thèmes changent régulièrement, ça permet de faire venir les familles avec leurs enfants, mais aussi les groupes scolaires”, explique Laurent. Il faut compter environ une heure et demie pour partager ces moments de partage dans le labyrinthe.  

Cette architecture unique se traduit également par ses différents lieux : “Ici, on trouve par exemple l’étoile, la salle de bal et quelques petits cul-de-sac”, détaille Laurent de Beaumont. Ainsi, le labyrinthe attire tout le monde, simplement par le mot « labyrinthe » qui évoque aventure et mystère, mais aussi pour son style personnel. 

Les thèmes des énigmes se renouvellent régulièrement. Crédit photo : Paul Gazut
Les thèmes des énigmes se renouvellent régulièrement. Crédit photo : Paul Gazut

Les défis d’un entretien permanent

La préservation de ce domaine vivant depuis près de trois siècles ne se fait pas sans embûches. Les buis, datant en grande partie du XVIIIème siècle, ont environ 300 ans et pourraient vivre jusqu’à 500 – 600 ans. Cependant, leur entretien demande une vigilance constante. La sécheresse est un ennemi redoutable : en 2003, une période sans eau pendant plus d’un an a fait jaunir les buis, obligeant à installer une citerne pour les arroser. Des tempêtes, dont deux en 1999 et une en 2009, ont endommagé l’extérieur du parc. Sans oublier la présence de nuisibles : “Il faut être vigilant, car en une semaine ou dix jours, des petites chenilles comme la pyrale du buis ou la cochenille peuvent détruire tout le buis”, avertit Laurent de Beaumont. Ces maladies menacent la qualité du jardin et demandent des traitements rapides pour préserver les plantations.

Malgré ces défis, le domaine reste vivant grâce à une maintenance régulière. Bien que le labyrinthe, classé monument historique, ne puisse subir de modifications majeures, des projets pour l’extérieur sont toujours envisagés. Laurent de Beaumont espère aménager le potager de deux hectares situé en bas du parc : “J’aimerais retrouver sa structure d’antan avec des légumes et des arbres fruitiers”, partage-t-il. L’entretien des hectares de bois sont aussi de la discussion, mais freiné par un coût non négligeable témoigne l’homme de 70 ans.  

Le labyrinthe est constitué majoritairement de buis datant du XVIIIème siècle. Crédit photo : Paul Gazut
Le labyrinthe est constitué majoritairement de buis datant du XVIIIème siècle. Crédit photo : Paul Gazut

Un patrimoine à transmettre

Une telle préservation n’a de sens que si le désir de transmission existe. Ce lieu alliant histoire et jeu n’est pas seulement un lieu de balade le dimanche sous un beau soleil toulousain, c’est l’un des symboles de ce qui se faisait de mieux fût un temps. En témoigne l’état actuel. “En faisant venir des personnes extérieures, on essaye de transmettre l’histoire de ce lieu. On transmet naturellement le savoir à nos enfants, donc si d’autres peuvent venir et perpétuer cet héritage, on ne pourra être que content”, ponctue Laurent de Beaumont. C’est donc pour voir ce désir se réaliser que le château de Merville ouvre ses portes de son parc tous les ans de Pâques à la Toussaint.

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