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La voiture, une nécessité à la campagne

92% des Français habitant en ruralité se considèrent dépendants de la voiture. Crédit photo : Maëlle Barreau
92% des Français habitant en ruralité se considèrent dépendants de la voiture. Crédit photo : Maëlle Barreau

En France, un quart des 15-29 ans habite en zone rurale. Près de 70% d’entre eux utilisent leur véhicule personnel tous les jours, pour aller à l’école ou encore au travail. Car en zone rurale, les transports en communs sont rares, et il est difficile de se déplacer autrement.

92% des Français habitant en zone rurale estiment être dépendants au quotidien de la voiture, selon une étude IFOP. “On n’a pas le choix”, rapporte Juliette M. Habitante de Seilh, au nord de Toulouse, elle est dans la zone périurbaine de la métropole. Pourtant, de chez elle, il est quasiment impossible de se déplacer sans véhicule personnel. “J’habite au bord d’une route départementale, sans trottoirs”, raconte la jeune femme. “À pied, tu as le choix : soit tu marches dans le fossé, soit tu risques de te faire faucher.

Dès le lycée, elle entame la conduite accompagnée, puis passe son permis de conduire peu de temps avant ses 19 ans. “Je n’aime pas conduire, mais je suis obligée, mes parents n’arrivent plus à suivre le rythme de nos déplacements.” Aujourd’hui, elle étudie en centre-ville, et prends sa voiture tous les jours pour rejoindre les transports en communs. Elle participe aussi aux trajets de sa petite sœur, encore au lycée. Cette dernière prévoit de passer le permis le plus vite possible, à 17 ans. “C’est indispensable si elle veut avoir une vie sociale normale”, affirme Juliette M.

Lire aussi : Roulez jeunesse… mais pas trop vite ! : Pourquoi les jeunes passent leur permis de plus en plus tard ?

Un besoin d’autonomie

En zone rurale, il faut prévoir chaque trajet et chaque sortie à l’avance. Difficile d’être spontané ! Alors, quand on a 16, 18, 20 ans, profiter de sa jeunesse ne ressemble pas forcément à l’expérience de ses camarades citadins. “On y réfléchit à deux fois avant d’accepter une sortie”, confie Océane. Malgré sa personnalité extravertie, l’étudiante assure s’être plusieurs fois restreinte quand elle habitait chez ses parents, à Merville. “La station de métro la plus proche est à 25 minutes de voiture minimum !

Au lycée, la jeune femme cherche à avoir plus d’indépendance : “Mes activités sportives étaient dans les villages alentours, c’était compliqué pour mes parents avec tous les trajets”, explique-t-elle. À 15 ans, ils décident de lui acheter une AMI, la voiture sans permis de Citroën. Océane passe donc son BSR, requis à l’époque pour conduire ce véhicule. (NDLR, aujourd’hui, il faut valider un permis AM). Une autonomie plus que bienvenue pour la jeune femme. Elle admet tout de même avoir connu quelques frayeurs sur la route : “On m’a souvent dépassée sur des routes dangereuses ou coupé la route. Les gens prennent plus de risques quand ils sont derrière une voiture sans permis.

Une rangée d’AMI aux abords d’un lycée en périphérie toulousaine. Crédit photo : Maëlle Barreau

Un prix à payer

Pour acheter une AMI, il faut compter entre 6 000 € et 8 000 € pour de l’occasion, et entre 10 000 € et 17 000 € pour une voiturette neuve. Aujourd’hui, Océane a revendu la sienne, et s’est achetée une vraie voiture. Mais cela aussi, ça a un coût. En moyenne, les Français sont prêts à mettre entre 2 000 et 5 000 € dans l’achat de leur premier véhicule. “C’est sûr que c’est un investissement”, lance Juliette C.

En première année d’études supérieures, la jeune femme a obtenu son permis il y a quelques semaines à peine, et recherche actuellement un véhicule. Cette année, elle a choisi de rester au domicile familial, à Gragnague. Elle avoue cependant avoir pensé à prendre un appartement en centre-ville, à cause des transports : “Si tout s’enchaîne bien, j’ai entre 1h et 1h30 de transport le matin : d’abord le bus, puis le métro A, et ensuite le métro B. Et pareil dans l’autre sens le soir !”. Pour la jeune femme, les transports sont plus éprouvants que les cours eux-mêmes.

Océane, elle, a fait le choix inverse, et a cherché un logement en centre-ville après seulement deux mois de cours. Aujourd’hui, elle n’a aucun regret : “J’ai des transports en communs tout autour de moi, je peux aller partout dans la ville sans prendre ma voiture !” Au final, avec le prix des logements en ville, ce choix ne lui fait pas faire tant d’économie. Mais pour la jeune femme, c’est une réelle tranquillité d’esprit, et surtout un confort de vie.

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