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L’IA à l’école : entre révolution et dilemme pédagogique

Le saviez-vous ? Presque 90 % des étudiants qui utilisent l’IA affirment qu’elle leur ferait gagner un temps considérable et 80 % des enseignants comprennent bien que ce soit le cas... Crédit : défi

L’intelligence artificielle (IA) fascine, intrigue et parfois inquiète. Mais que signifie vraiment ce terme ? L’IA, c’est la capacité des machines à imiter des processus cognitifs humains comme le raisonnement, l’apprentissage ou la créativité. Des outils comme ChatGpt, capables en quelques secondes, représentent une avancée impressionnante. Dans les écoles et universités, cette technologie est le témoin d une avancée impressionnante : saviez-vous par exemple, que selon une étude menée en 2023 par Compilatio une plateforme spécialisée dans la détection du plagiat et l’analyse de textes académiques (https://www.compilatio.net/blog/enquete-ia-enseignement-2023) , 55% des étudiants déclarent avoir utiliser l’IA au moins occasionnellement ? Et 9 enseignants sur 10 pensent que les élèves ont recours à ces logiciels pour leurs travaux ?

Que ce soit dans les écoles et les universités, cette technologie est à l’origine de plusieurs débats, dont un brulant : L’IA serait-elle une alliée ou un obstacle a l’apprentissage ?

Pour les élèves, cette technologie est une baguette magique. Résumer un livre en une phrase, résoudre une équation, corriger les fautes, rédiger une dissertations en quelques clics. Pourtant, pour les enseignants, cette facilité se transforme parfois en défi de taille. L’un des exemples le plus marquant est sans doute celui expliqué par Megan Fritts, professeure adjointe de philosophie à l’université de l’Arkansas, à Little Rock. Elle explique avoir surpris ses étudiants utiliser une IA pour un simple devoir…dans lequel ils devaient simplement se présenter.(.https://futurism.com/the-byte/professor-horrified-students-chatgpt-introduce-ethics). Une situation révélatrice des dérives possibles.

Au Lycée Fermat, à Toulouse, une élève se confie : « J’utilise ChatGPT pour m’aider à comprendre certains concepts, mais je fais attention à ne pas tout copier. Les professeurs nous encouragent à nous méfier des réponses toutes faites et à apprendre de nous-mêmes« . Si certains apprenants adoptent une approche réfléchie, d’autres cèdent à la tentation au risque de compromettre leurs apprentissages.

D’ailleurs (toujours selon Compilatio..!), les étudiants utiliseraient d’abord l’IA pour mieux comprendre certains sujets, puis pour reformuler une partie du cours et ensuite reformule intégralement un contenu.

Monsieur B*, professeur de philosophie dans le même établissement s’inquiète de cette dépendance naissante : « nous formons des esprits critiques, pas des utilisateurs passifs. L’IA est un outil puissant, mais elle ne doit pas remplacer la réflexion personnelle. »Pour lui, le véritable défi est d’apprendre à utiliser ses technologies de manière éthique et constructive.

La course à la détection : une bataille technologique

Devant ces enjeux, les établissements scolaires n’ont pas tardé à réagir. Selon une enquête menée par la plateforme spécialisée dans l’intégrité académique, 72% des établissements d’enseignement supérieur en France pensent à investir dans des outils afin de détecter l’IA. Des logiciels comme DetectGPT, développe par Stanford et présenté par France Inter ( https://www.radiofrance.fr/franceinter/l-universite-de-stanford-developpe-detectgpt-un-logiciel-pour-contrer-chatgpt-3608203), il s’agirait d’un outil français conçu pour détecter le plagiat, cette plateforme aurait pour but de repérer les textes générés par l’IA. Comment ? IIs examineraient la façon dont les mots sont agencés dans une phrase ainsi que les probabilités des différente combinaisons des mots afin de repérer des irrégularités ou des éléments suspects qui pourraient indiquer l’utilisation d’une machine intelligence.

Pourtant..ces outils ne sont pas infaillibles. En effet, il existe toujours un risque d’erreurs et les étudiants le savent bien ! Alors, ces derniers essaient de trouver des moyens de contourner ces barrières : »c’est une course sans fin » reconnaît Monsieur B. En effet, pour lui, les outils de détections peinent à suivre. Des situations étonnantes, surtout quand 65% des étudiants sont conscients du fait que l’usage d’une intelligence artificielle relèverait de la triche dans le cadre de la réalisation de devoirs ou d’examens, selon Compilatio.

Réinventer la pédagogie : intégrer l’IA plutôt que de la bannir

Au lieu d’interdire cet « assistant numérique », pourquoi ne pas en faire un allié ? Cette question suscite un vif débat. Pourtant il semblerait qu’en encourageant les élèves à utiliser des outils comme ChatGPT pour créer des ébauches qu’ils retravailleront manuellement, le corps enseignant stimulerait non seulement la créativité des apprenants mais également leur capacité à développer des compétences critiques tout en utilisant la technologie de façon responsable. Une approche similaire à d’ailleurs été suggérée par L’UNESCO, qui appelle à une utilisation mesurée et réfléchie des technologies éducatives pour enrichir les pratiques pédagogique ( https://www.unesco.org/fr/articles/defis-et-opportunites-lies-lintelligence-artificielle-dans-leducation?utm_source=chatgpt.com ).

Mais..cette transition ne reste pas exemptée de défis. Comment éviter que l’IA ne devienne un raccourci systématique, au détriment des compétences fondamentales ?

Vers une éducation augmentée, mais humaine

Si l’intelligence artificielle redéfinit le système éducatif, elle ne doit pas en éclipser les fondamentaux. En 2023, toujours selon une enquête de Compilatio, 67% des enseignants estiment que l’IA peut avoir un impact positif sur l’enseignement, à condition de bien l’encadrer. Comme le rappelle, un article de 20 minutes ( https://www.20minutes.fr/high-tech/4031332-20230405-chatgpt-finie-triche-universite-compilatio-cree-logiciel-detecter-textes-generes-ia) , la créativité, l’esprit critique et la collaboration restent des compétences essentielles qu’un outil numérique ne peut pas imiter.

Pour Monsieur B*, la solution réside dans l’équilibre : « nous devons enseigner aux élèves à exploiter ces outils tout en préservant leur capacité à réfléchir par eux-mêmes ». En définissant des règles claires et en adoptant une pédagogie adaptée, l’éducation peut à bien des égards être un allié plutôt qu’une menace.

Ainsi, l’introduction de l’IA dans les écoles et les universités est une opportunité pour réinventer la façon d’apprendre et d’enseigner. Mais cette révolution technologique impose une responsabilité : celle de former une génération capable de tirer le meilleur de l’innovation tout en restant maitresse de sa pensée.

Pour finir, la rédaction du 24 heures à un petit conseil : l’IA doit être un outil d’inspiration alors prenez toujours le temps de retravailler et de comprendre par vous-même, puisque c’est en alliant technologie et réflexion personnelle que vous ferez toute la différence !

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