Chaque mois de novembre, le Mois sans tabac, organisé par Santé publique France, incite des milliers de Français à arrêter de fumer. Si cette initiative est une victoire pour la santé publique, elle représente un défi de taille pour les 23 500 buralistes en France, dont l’économie dépend encore en grande partie de la vente de tabac.
L’INQUIÉTUDE DES BURALISTES
Depuis 2016 Santé publique France fait la guerre au tabac. Une des initiatives les plus connues : le Mois Sans Tabac de novembre. Ce mois connu pour l’arrêt de cigarettes par de nombreuses personnes, pour les buralistes c’est la peur de la fermeture. Claude, buraliste depuis de nombreuses années se dit inquiet « J’ai peur qu’avec les années mon commerce ferme. Chaque année ma clientèle baisse en novembre et peine à augmenter ensuite. ».
Chaque année, les buralistes constatent une diminution notable des ventes de cigarettes et de tabac à rouler pendant le Mois sans tabac. Selon la Confédération des buralistes, cette baisse peut aller jusqu’à 15 % dans certaines régions.
LA DIVERSIFICATION : UNE NÉCESSITÉ
Pour survivre face à ces défis, de nombreux buralistes adoptent une stratégie de diversification. Outre les produits de vapotage, qui connaissent un véritable boom, certains se tournent vers la vente de jeux, la restauration rapide ou encore les colis. Antoine, buraliste à Toulouse, explique : « J’ai installé un espace pour les vapoteurs et ajouté une borne de livraison de colis. Cela m’a permis de compenser la baisse des ventes de tabac. »D’autres misent sur les produits locaux ou des services spécifiques, comme le paiement de factures ou les transferts d’argent, pour attirer une clientèle plus diversifiée. La Confédération accompagne ces transitions en offrant des aides et des formations, mais tout le monde ne parvient pas à s’adapter.
UN DÉFI ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
Certains buralistes, comme Claude, comprennent l’enjeu sanitaire, ils s’interrogent sur leur avenir. « La santé des gens est plus importante, bien sûr, mais nous aussi, nous avons besoin de vivre. » Le Mois sans tabac, bien qu’essentiel pour réduire les taux de tabagisme, met en lumière les fragilités économiques d’un secteur en pleine mutation.
Camille Gillet-Labrit