Chaque année, Internet et les grandes surfaces gagnent du terrain face aux librairies indépendantes. Ombres blanches, à Toulouse, est un exemple de résilience face à ces concurrents. Fondée en 1975, c’est la première librairie indépendante de Toulouse et la 8ème de France.
Face à ces nouveaux concurrents, comment Ombres Blanches reste aussi ancrée ? Raphaël Gibert, libraire à Ombres Blanches nous explique: “Nous ce qui nous démarque, c’est la diversité éditoriale” “On fait un travail sur les éditeurs que la Fnac ou Cultura ne fera pas forcément”. A l’inverse, il avoue qu’internet, logiquement, peut référencer beaucoup plus d’ouvrages qu’eux. Contre les géants du E-commerce, le social et l’expérience sont donc une partie importante. “Chez nous, ils ont le contact et du conseil personnalisé, Amazon, c’est un algorithme”. Un client récurrent nous confirme “C’est une interaction, une expérience qu’on ne trouve pas sur internet ou dans les grandes surfaces”. Pour beaucoup de clients, la question éthique est aussi importante. Un client nous rapporte: “On fait l’effort de soutenir les librairies indépendantes”. Pour alimenter cette proximité, des rencontres avec des auteurs ou des éditeurs ont lieu tous les jours. “Ça permet de mettre en avant des auteurs ou des éditeurs” nous explique Raphaël. Au-delà d’une librairie, Ombres blanches est devenue un lieu culturel et touristique de Toulouse: “On a énormément de touristes qui viennent à chaque vacances”. “A Toulouse, Ombres Blanches est une institution” nous confirme une cliente.
Comment l’Etat supporte les librairies ?
La France est l’un des pays les plus protecteurs de ses quelque 3000 librairies. Notamment grâce à la loi Lang de 1971, qui a instauré un prix unique du livre en France, limitant la concurrence sur le prix de vente au public. Encore aujourd’hui, cette loi a un impact majeur sur nos librairies. A contrario des anglais, par exemple, qui depuis le retrait d’une loi similaire ont vu leurs librairies disparaître peu à peu.
Face aux géants d’internet, la loi Darcos a depuis un an interdit la quasi gratuité des frais de port pour inciter les ventes physiques. “Cette taxe a pour nous été salutaire” confie Raphaël. Le pass culture, ce crédit de 300€ pour les jeunes, a aussi soutenu le secteur. “C’est une aide énorme pour nous” confirme le libraire. Selon le syndicat des librairies, cela représente 16% des livres vendus dans les librairies. Et cela incite les jeunes à lire: 21% des jeunes qui lisaient grâce au pass ne le faisaient pas avant.
Wenzek Thibaut