L’accidentalité en France métropolitaine en 2022

En France métropolitaine, en 2022, 3 267 personnes sont décédées sur les routes (2 545 hommes et 722 femmes) soit 23 tués de plus qu’en 2021, (+ 0,7 %). Le nombre des accidents corporels estimés baisse de – 0,5 %, le nombre de blessés estimés de – 0,9 %, dont une baisse de – 1,8 % des blessés graves. Si 78 % des tués sont des hommes, 84 % des présumés responsables d’accidents mortels sont des hommes. L’accident est multifactoriel : en France, l’étude FLAM sur les facteurs déclenchants des accidents mortels de 2015 a identifié que les facteurs humains contribuent pour 92 % des accidents mortels, les facteurs liés à l’infrastructure pour 30 %, les facteurs liés au véhicule pour 20 % et les conditions de circulation pour 18 %.

Les personnes décédées selon l’âge

En 2022, le nombre de tués augmente tout particulièrement, et atteint un niveau élevé par rapport aux années précédentes, pour les personnes âgées de 40-50 ans (+40 tués par rapport à 2019) et celles de 60-70 ans (+69 tués par rapport à 2019). Ainsi le nombre de tués par million d’habitants de ces classes d’âge (52 tués par million d’habitants) passe au-dessus de la moyenne (50 tués par million d’habitants). En revanche, le nombre de jeunes adultes tués (20-30 ans), s’il est plus élevé qu’en 2021 (le couvre-feu le 1er semestre avait freiné les sorties), est équivalent à 2019.

Le nombre de 30-40 ans tués baisse de façon sensible (53 tués de moins qu’en 2019) ainsi que le nombre de personnes âgées de 75 ans ou plus (36 tués de moins qu’en 2019) ; ces âges restent en sur-risque mais de façon moins importante.

En 2022, 50 personnes sont décédées pour 1 million d’habitants en France métropolitaine. Les taux les plus forts, indiquant les classes d’âge les plus à risque de décéder sur les routes sont :

  • 101 tués par million d’habitants pour les jeunes de 20-30 ans ;
  • 77 tués par million pour les seniors de 75 ans ou plus ;
  • 61 tués par million pour les 30-40 ans ;
  • 52 tués par million pour les 40-50 ans et les 60-70 ans.

Les blessés graves selon l’âge

De l’ordre de 16 000 personnes ont été blessées gravement en 2022 d’après la méthode d’estimation ONISR-Université Gustave Eiffel (Registre du Rhône). La tendance 2019-2022 est en baisse de -1,8 %. Les âges en sur-risque ne sont pas les mêmes selon que l’on regarde les personnes décédées sur la route et celles blessées gravement.

Les seniors étant particulièrement vulnérables physiologiquement, ils survivront difficilement à des blessures graves. En revanche, les adolescents décèdent désormais beaucoup moins dans les accidents de la route, mais sont la 2e classe d’âge la plus à risque d’être blessée gravement.

En 2022, le nombre de blessés graves estimés augmente par rapport à 2019 chez les 10-20 ans (+5 %), ce qui renforce encore le sur-risque d’être blessé grave observé chez les adolescents. Le nombre de blessés graves de 50-60 ans augmente pour sa part de +4 %. En revanche, le nombre de blessés graves baisse le plus chez les 40-50 ans (-7 %) et les 75 ans et plus (-8 %), notamment chez les 85 ans et plus (-13 %).

L’indicateur des blessés graves estimés rapporté à la population était en 2019 de 250 blessés graves par million d’habitants. En 2020, il chute à 204 blessés graves estimés par million d’habitants. En 2022, l’indicateur remonte à 243 blessés graves estimés par million d’habitants.

Les taux les plus forts, indiquant les classes d’âge les plus à risque d’être blessées gravement lors de leurs déplacements sont :

  • 506 blessés graves estimés par million d’habitants pour les jeunes de 20-30 ans ;
  • 488 blessés graves estimés par million pour les adolescents de 10-20 ans ;
  • 338 blessés graves estimés par million pour les 30-40 ans.

Les victimes graves selon le genre

78,1 % des personnes décédées dans les accidents de la route en France métropolitaine sont de sexe masculin.

Quel que soit le mode de déplacement, la part de tués hommes est bien supérieure à la part de tués femmes ; mais elle est très variable selon le mode de déplacement. Les hommes représentent 62 % des tués piétons, 80 % des tués en EDPm, 87 % des tués à vélo, 94 % des tués en deux-roues motorisé, 73 % des tués en véhicule de tourisme, et 94 % des tués en véhicule utilitaire ou en poids lourd. 75 % des blessés graves sont de sexe masculin, un ratio en retrait par rapport à 2020 et 2021 mais supérieur à 2019.

Depuis la pandémie, la part des usagers vulnérables, c’est-à-dire non carrossés (piétons, cyclistes, utilisateurs d’EDPm, usagers de deux-roues motorisés) parmi les personnes tuées ou blessées gravement se renforce.

Les occupants de voiture représentent depuis l'année 2020 moins de la moitié des personnes tuées (48 %).

La part des usagers de deux-roues motorisés reste stable : ces derniers représentent 22 % des personnes tuées, 33 % des blessés graves et 39 % des blessés qui auront des séquelles encore un an après l'accident, pour moins de 2 % du trafic motorisé.

La part des cyclistes et utilisateurs d’EDPm dans l'accidentalité augmente : ces usagers représentent 8 % de la mortalité et 20 % des blessés graves.

Entre 2019 et 2022, le nombre de tués baisse de - 1 % sur les routes hors agglomération (10 tués en moins) : forte baisse des tués en voiture (-131 tués), légère hausse des tués en 2RM (+ 12 tués), augmentation des tués à pied (+30 tués), à vélo (+ 41 tués) ou en EDPm (+ 8 tués),

La mortalité est stable en agglomération : baisse des tués en 2RM (- 37 tués) et à pied (- 36 tués), augmentation des tués en voiture (+ 48 tués), en vélo (+ 18 tués), en EDPm (+ 16 tués),

Le nombre de tués augmente de + 12 % sur autoroute (+ 31 tués) : l’augmentation porte sur les piétons (58 piétons tués soit + 11 tués) et les occupants de voiture (+ 26 tués).

Le nombre de blessés graves estimés est en baisse par rapport à 2019, principalement en agglomération, alors que le nombre de blessés graves estimés augmente sur les routes hors agglomération.

Depuis 2022, les accidents routiers sont en hausse. La période covid, en 2020, a incité le télétravail au sein des entreprises. Nous remarquons une hausse des accidents alors que moins de conducteurs sont présents sur les routes.

Les conditions de circulation pour les conducteurs sont favorables à la conduite. La majorité des accidents a lieu dans des conditions propices à la conduite, en plein jour, sous le soleil.. La minorité des accidents a lieu dans la nuit, sous la pluie, avec des conditions météorologiques non propices à la conduite. Cela laisse à penser que les conducteurs font plus attention au volant quand les conditions sont défavorables.

Lucie Ribaut et Laurine Méaulle

Auteur / autrice

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