Les jeunes et les élections européennes, une histoire de (dés)amour

Carte électorale et carte d'identité - Antoine Rose
Le 9 juin prochain se tiendront les élections européennes. À l’issue du vote, la France enverra 81 députés, de gauche comme de droite, à Bruxelles. Placée entre les élections de plus grande envergure comme les Municipales ou les Présidentielles, les Européennes ont bien du mal à attirer les jeunes.

Manque de clarté

Pour beaucoup de jeunes, le manque de clarté et de pédagogie qui entoure l’Union Européenne n’aide pas beaucoup à rendre ces élections aussi importantes que d’autres. Le travail des députés européens peut paraître flou et moins perceptible que celui de leurs confrères nationaux. 

Le traitement médiatique n’aide pas non plus à la popularité des Européennes. La présentation du fonctionnement du Parlement Européen est peu évoquée à part à de rares occasions. Plus que dans n’importe quelle autre élection, le programme est assez vite mis de côté, au profit des candidats. 

Même du côté des personnes intéressées par la politique, les Européennes n’attirent pas : “Je n’étais même pas au courant que nous étions dans une année électorale” nous raconte Jean-Alexandre, 24 ans, ancien adhérent des Républicains et de la France Insoumise.

L’absence de pédagogie pour permettre de pallier ce manque de connaissances autour des élections européennes se fait cruellement ressentir. Un constat partagé par Maryllion, 27 ans, ces élections lui semblent inaccessibles “On entend assez peu parler de l’Union Européenne hors périodes électorales. Et honnêtement je ne sais pas trop à quoi servent les députés européens.

Le manque de clarté n’est toutefois pas la seule raison qui explique le désamour de la jeunesse envers ces élections.

Les difficultés administratives

À chaque soir d’élection, un constat est fait : les 18-24 ans votent peu. Est-ce un désintérêt de la politique par cette tranche d’âge ? Est-ce un signe de contestation ? Un manque d’accès au vote ? Et bien probablement un peu de tout ça à la fois. 

À l’instar de Maryllion, beaucoup de jeunes se désintéressent complètement de la politique. Pour eux il s’agit d’un concept abstrait, immuable et trop complexe à appréhender. 

Pour d’autres, l’abstention est vue comme un outil politique au même titre que les votes blancs ou nuls. Ne pas voter signifie protester contre une classe politique qui ne correspond pas aux aspirations de la jeunesse.

Aux désintéressés et aux contestataires viennent également s’ajouter les personnes vivant loin du lieu de résidence inscrit sur leur liste électorale. Majoritairement étudiants, ces personnes doivent passer par une procuration afin de pouvoir voter. En faisant cela, l’électeur donne à un mandataire (un proche) de voter en son nom à son bureau de vote. Jusqu’à très récemment, il était nécessaire de se rendre dans un commissariat ou une caserne de gendarmerie afin de “légaliser” l’accord entre l’électeur et son représentant. Cette démarche administrative a de quoi rebuter plus d’une personne au vu de sa complexité : “J’irai voter si j’ai pensé à faire une demande de procuration avant de rentrer à mon appartement étudiant” nous explique Jérémy, 25 ans, avant de poursuivre “À l’occasion des Municipales de 2020, j’avais déjà dû faire une procuration auprès de la caserne de gendarmerie, ça m’a pris 1h30.

Que Jérémy et les autres personnes concernées par cette problématique se rassurent, il est désormais possible de réaliser sa procuration sur le site gouvernemental MaProcuration.fr.

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