Killian Koob, multiple champion et compétiteur national d’athlétisme au Blagnac Sporting Club, déplore le manque crucial de soutien financier.
“C’est un combat quotidien. Entre les frais d’entraînement, les déplacements pour les compétitions et l’achat d’équipement, les coûts s’accumulent rapidement. Les clubs ne peuvent pas tout couvrir. Sans un soutien financier solide, il est difficile de progresser et de rivaliser au plus haut niveau“
Pour Valentine D., jeune taekwondoïste de l’agglomération toulousaine, ses ambitions de passer au niveau compétitif supérieur se heurtent à une réalité brutale : l’absence de sponsors et de financements.
“Je suis très limitée dans ce que je peux accomplir sans sponsors. J’aimerais participer au parcours international et aux championnats d’Europe Cadet de Taekwondo, mais pour cela, je dois d’abord participer à beaucoup de compétitions que le club ou mes parents ne peuvent plus couvrir financièrement” regrette Valentine.
La situation de Killian et Valentine n’est malheureusement pas exceptionnelle. De nombreux athlètes toulousains se retrouvent dans une impasse similaire, leurs rêves d’excellence limités par des contraintes financières.
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Quels avantages pour les sponsors ?
Pourtant, la question du financement dans le sport ne concerne pas uniquement les athlètes. Du côté des sponsors, investir dans le sport local peut être un choix stratégique aux multiples retombées. En 2021, une étude co-réalisée par SPORSORA et KPMG a démontré que le sponsoring sportif privé en France pèse près de 2,5 milliards d’euros.
D’après ce même rapport, 59 % du montant des sponsorings proviennent de contrats de PME tandis que les 41 % restants, d’ETI (Entreprise de taille intermédiaire) et de grands groupes. Predicta Lab, une petite entreprise toulousaine de cybersécurité, a fait de son côté le choix de sponsoriser localement deux sports diamétralement opposés. D’un côté, le rugby à 13 avec le Toulouse Olympique XIII, et de l’autre, les Échecs, en sponsorisant Béatrice Belluire, jeune joueuse toulousaine prometteuse. Cependant, pour Thierry Revelin, le directeur commercial, ce ne sont pas des retombées économiques que la PME recherche avec cet investissement.
« Il n’y a quasiment pas de retombées en termes de visibilité. Le sponsoring, c’est principalement un apport financier afin de soutenir des clubs ou des personnes qui nous tiennent à cœur. Évidemment, ça aide également avec nos collaborateurs à créer du réseau lorsque l’on se retrouve autour d’un match, mais c’est à la base un pur support financier. Pendant deux ans, nous n’avions même pas eu de produits à mettre en avant sur les maillots » confie-t-il.
Le directeur commercial n’a pas souhaité divulguer la somme investie au sein de ces sponsorings.
De manière générale, les sponsors cherchent à renforcer leur image de marque, à accroître leur notoriété et à créer des liens émotionnels avec leur public cible. Le sport offre une plateforme idéale pour atteindre ces objectifs, en associant leur marque à des valeurs telles que la performance, la passion et le dépassement de soi. En retour, les athlètes ou les clubs soutenus par des sponsors bénéficient d’un précieux coup de pouce financier, leur permettant de se concentrer pleinement sur leur pratique et leur développement. Cependant, sur une échelle locale comme sur l’agglomération toulousaine, le manque de visibilité de certains sports rend parfois les investissements plus difficiles, au dépit de la performance sportive.
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