La photographie argentique, c’est quoi ?

La première photographie argentique a été prise en 1839 © Pixabay
Dans un monde où les smartphones et les appareils photo numériques dominent, la photographie argentique revient sur le devant de la scène. Mais concrètement, la photographie argentique, c’est quoi ? Qu'est-ce qui la différence de la photographie numérique ?

La photographie argentique, c’est comme un vieux livre d’histoires plein de moments capturés.

Photo de Joseph Niépce : « Point de vue du Gras ».

Revenons aux débuts, vers 1826, quand Josephe Niépce a pris la première photo permanente, réussie appelée « Point de vue du Gras ». Il a capturé la photo avec une caméra obscurafocus sur une feuille de bitume traité à l’huile de 20 × 25 cm.

Portrait de Jacques Louis Daguerre.

Puis, le 19 août 1839, Jacques Louis Daguerre a dévoilé son procédé photographique : le daguerréotype. Il produit une image sans négatif sur une surface d’argent pur, polie comme un miroir, exposée directement à la lumière.

Mais les choses ont vraiment changé avec George Eastman en 1888. Il a introduit le film en rouleau, disant aux gens « Vous appuyez sur le bouton, nous faisons le reste » avec les caméras Kodak. La photo était donc devenue plus facile et accessible.

Un processus en quelques étapes

Que ce soit avec un appareil photo argentique ou numérique, le principe de base reste le même : capturer l’image à travers l’objectif. Pourtant, ce qui les différencie, c’est son processeur de capture d’image. 

Au cœur de la photographie argentique se trouve la pellicule. Mais si tu ne sais pas ce que c’est, imagine la pellicule argentique – ou le film – comme le « super-héros » qui capture tes souvenirs. En gros, c’est un mince rouleau de plastique recouvert de particules spéciales appelées sels d’argent. Ces sels sont comme des petits récepteurs de lumière.

Lorsque tu prends une photo avec un appareil argentique, la lumière traverse l’objectif et frappe cette pellicule. Les sels d’argent réagissent à la lumière, créant une empreinte de l’image que vous venez de capturer. C’est un peu comme si la pellicule disait,  » D’accord, j’ai enregistré ce moment spécial ! « . 

Le choix de la pellicule en fonction de l’ISO

Les différents niveaux d’ISO (Indice de Sensibilité à la Lumière) présents sur les pellicules offrent une flexibilité adaptée à différentes situations d’éclairage et styles de photographie. 

Avec un ISO bas, disons 100, la pellicule est moins sensible à la lumière. Cela signifie qu’elle capture les détails très finement, mais elle peut avoir besoin de plus de lumière pour bien fonctionner. C’est idéal pour des conditions de lumière abondante en extérieur.

Pellicule : Kodak Gold ISO 200
©Marie Aébi
Pellicule : Kodak Gold ISO 200
©Marie Aébi

En revanche, avec un ISO moyen, comme 400, c’est comme une sensibilité standard. Il offre un équilibre décent entre la capture des détails et la capacité à gérer différentes conditions d’éclairage. C’est un bon choix polyvalent pour de nombreuses situations.

Pellicule : Kodak Ultra Max ISO 400 ©Marie Aébi
Pellicule : Kodak Ultra Max ISO 400 ©Marie Aébi

Enfin, si vous voulez prendre des clichés la nuit ou la lumière d’une bougie optez carrément pour une 1600 ou 3200 ISO. Dans ce cas, votre pellicule sera plus sensible. C’est utile pour des environnements plus sombres ou pour figer l’action en mouvement. 

Les différentes catégories de film

Il existe différents types de pellicules photos : les films négatifs noir et blanc et les pellicules couleur sont les plus répandus. Si tu ne le sais pas déjà, un appareil photo argentique ne peut pas basculer du noir et blanc à la couleur comme c’est le cas avec un appareil photo numérique ou un smartphone. De plus, il n’est pas possible de changer de pellicule argentique avant d’avoir terminé toutes les poses. La magie intemporelle de la photographie argentique réside donc dans le choix judicieux de la pellicule. 

Si les pellicules les plus courantes sont les négatifs couleurs ou noir et blanc. Il existe également des pellicules à film inversible qui enregistrent la lumière directement en positif, plus communément appelées diapositives. Le développement est toutefois plus complexe et de moins en moins de laboratoires le pratiquent.

Le nombre de poses

Lorsque tu charges une pellicule dans ton appareil argentique, tu te confrontes à une réalité : le nombre de poses – photos – est limité. Un rouleau de film traditionnel offre généralement 24 à 36 poses, imposant une discipline délibérée dans la sélection des moments à immortaliser. Chaque déclenchement devient une décision consciente, une réflexion sur la valeur du cliché. Choisir le bon angle, capturer l’essence d’un instant devient une délibération artistique. Le processus est donc plus réfléchi, chaque clic porteur de significations profondes.

Le développement du film argentique

Développer ses pellicules est une étape cruciale. C’est la première étape qui va faire apparaître tes images, pour ensuite vous permettre de les tirer sur papier ou de les numériser.

Une fois que le dernier clic a résonné, le rideau tombe sur l’exposition à la lumière. La pellicule, désormais chargée, est retirée de l’appareil photo dans l’obscurité totale. La pellicule est soigneusement enroulée sur une bobine spéciale, prête pour la prochaine étape. Elle est ensuite trempée dans une série de cuves remplies de produits chimiques spéciaux : le révélateur, le bain d’arrêt et le fixateur. Enfin, une fois qu’il aura séché, le négatif ainsi préparé sera placé dans un agrandisseur pour pouvoir procéder au tirage sur papier photo, grâce à la lumière inactinique.

La pellicule pourra être scannée et les images pourront donc être retravaillées sur l’ordinateur grâce à un logiciel de traitement d’images. Après ces étapes, tu pourras tenir tes souvenirs tangibles entre tes mains !

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