Un réseau de trafic d’armes imprimées en 3D démantelé en France et en Belgique

Une saisi de sept armes entièrement fabriquées en impression 3D, à partir de schémas disponibles sur le dark web. ©capture d'écran d'une vidéo de TF1 info. 
Un vaste réseau de trafic d'armes, utilisant des imprimantes 3D pour leur fabrication, a été démantelé lundi 5 février par les autorités françaises et belges. Les détails révélés lors d'une conférence de presse par Nicolas Bessone, procureur de Marseille, mettent en lumière l'ampleur de cette opération inédite, suscitant des préoccupations quant à l'évolution du crime organisé et de ses méthodes.

Une opération significative

L’enquête, dirigée par la division  » cyber  » de la gendarmerie nationale, a duré près d’un an. Elle a nécessité des mesures d’infiltration au sein de groupes Telegram et la mobilisation de trois cents gendarmes, incluant des membres du GIGN. Selon le procureur de la République de Marseille,  » Cela reste interdit par la loi avec des peines pouvant aller jusqu’à six ans d’emprisonnement « . Ces efforts ont permis l’arrestation de quatorze personnes et la saisie significative de matériel, comprenant huit imprimantes 3D, sept armes entièrement fabriquées en impression 3D et vingt-quatre armes conventionnelles, majoritairement non déclarées.

Une tendance alarmante

Ce réseau, dont le centre opérationnel était situé dans la commune de Roquebrune-sur-Argens (Var), était dirigé par un individu de 26 ans, déjà connu des autorités pour des infractions liées aux stupéfiants. Nicolas Bessone déclare : «  Il s’agit d’une ubérisation du trafic d’armes « . Selon les déclarations du colonel Hervé Pétry, chef de l’unité nationale  » cyber « , le leader partageait «  une idéologie pro-armes, s’inscrivant dans une mouvance considérant les armes comme des moyens de défense contre un État perçu comme oppressif « .

Les armes, fabriquées à partir de schémas disponibles sur le  » dark web « , étaient vendues en ligne via des sites clandestins, les transactions étant réalisées en cryptomonnaies pour échapper à la surveillance des autorités. Le colonel Hervé Pétry précise :  » Ces armes se négociaient sur le dark web, de 1000 à 1500 euros, alors que le coût de fabrication est évidemment moins important « . Ces armes, baptisées  » FGC-9  » (pour « Fuck Gun Control« ), étaient des fusils-mitrailleurs fonctionnant avec des cartouches de 9 millimètres. Selon le procureur, «  Elles pouvaient ensuite être revendues plus de 1000 euros , soit moins cher qu’une kalachnikov. « 

Les risques et défis de cette nouvelle criminalité 

L’arrestation des suspects, la saisie de matériel et d’armes, ainsi que la mise en lumière de ce réseau de trafic soulèvent des questions cruciales sur la régulation des imprimantes 3D et la lutte contre les nouvelles formes de criminalité. Nicolas Bessone conclut :  » La délinquance s’adapte aux nouvelles techniques « . Cette opération révèle les défis croissants auxquels sont confrontées les forces de l’ordre dans un paysage criminel en constante évolution. Il met en évidence l’adaptabilité de la délinquance aux avancées technologiques et souligne l’urgence de stratégies efficaces pour contrer ces nouvelles menaces.

Pour rappel, en 2019, le tireur de Halle, en Allemagne, avait utilisé une arme imprimée en 3D conçue par ses soins lors de son attaque contre une synagogue et un restaurant turc, qui avait fait deux morts.

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