Travailler dans le monde entrepreneurial en sortie d’études, le job de rêve ?

Le Starter, incubateur et espace de coworking toulousain qui accueille une dizaine de startups ©Bastien Lenfant
Le monde de l'entrepreneuriat fascine de plus en plus de jeunes sortant des études. Le désir de liberté, d'émancipation et de créativité conduit nombre d'entre eux à s'orienter vers le monde des startups ou à créer leur propre entreprise. Mais est-ce vraiment la voie royale ?

« Depuis 2014, je vois de plus en plus d’étudiants qui veulent lancer leur projet. Avant, les écoles techniques avaient le monopole de l’entrepreneuriat, puis les écoles informatiques sont arrivées et avec l’adoption de masse du numérique ça s’est énormément démocratisé »

Matias Estaño, fondateur du Starter, incubateur de startups à Toulouse:

Depuis quelques années, le chemin de l’entrepreneuriat est de plus en plus en vogue chez les jeunes. On a pu constater une grande émergence des incubateurs étudiants dans les écoles. Ces derniers aident les nouvelles entreprises et les porteurs de projets à se développer en leur fournissant des services tels que la gestion, la formation ou des espaces de bureau.

La quête de l’indépendance

L’indépendance, c’est un moteur puissant qui pousse de nombreux jeunes à s’essayer à l’entrepreneuriat. Contrairement aux structures plus traditionnelles, les startups offrent souvent un environnement de travail plus flexible et moins hiérarchique. L’idée est alors de s’affranchir des contraintes du travail classique pour donner libre cours à la créativité et à l’autonomie. Pour certains, le chemin était déjà tracé.


« J’ai toujours voulu monter ma boite, je voulais d’abord accumuler de l’expérience, mais je savais ce que je voulais faire. Cinq ans dans le privé ça m’a permis d’acquérir de l’expérience et après, j’ai pu lancer ma société »

Ludovic Trépin, fondateur de la startup Coosmose

Malgré tout, l’entrepreneuriat reste un chemin périlleux. En cause, la peur du lendemain, la précarité du travail et l’instabilité financière. C’est aussi un état d’esprit à adopter, aller démarcher des clients, remplir de nombreuses formalités administratives. C’est souvent un frein pour beaucoup de personnes, mais parfois des opportunités sont à saisir, comme pour Yoann Kopeika, jeune entrepreneur qui a su en tirer parti.


“Je travaillais déjà dans l’univers des startups en alternance, mais une fois fini, je cherchais à trouver un travail pour gagner plus d’expérience. Cependant, une première opportunité s’est offerte à moi pour des prestations auprès de Business Angel (NDLR : personne physique accompagnant les entreprises innovantes dans son développement). Au fur et à mesure, je me suis rendu compte des besoins de certaines entreprises et je me suis lancé à plein temps, c’est arrivé sans prévenir”


L’autoentreprise, le juste milieu ?

Récemment, c’est le statut de microentreprise, anciennement autoentreprise, qui a rencontré un franc succès auprès des étudiants. Ce dernier permet de facturer des clients et donc de pouvoir travailler pour soi-même, sans grande complexité. Une aubaine pour les étudiants qui peuvent alors proposer des prestations de services, comme du design ou encore de la communication. En adoptant ce statut, on peut également demander l’ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise) qui permet de bénéficier d’une exonération d’impôts de 50 % pendant un an.

Il est donc important de garder à l’esprit que l’entrepreneuriat, bien que séduisant, ne convient pas à tout le monde. Il demande une forte capacité d’adaptation, une tolérance à l’incertitude et une grande autonomie. Il est aussi essentiel de se former et de s’entourer de personnes expérimentées.

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