Les marchés d’intérêts nationaux (MIN), plaques tournantes de l’alimentation : une cible pour les agriculteurs

Toulouse, Montpellier ou Rungis, ces villes possèdent des marchés d’intérêts nationaux (un marché de gros destiné à alléger les circuits de distribution en diminuant le nombre des intermédiaires entre le producteur et le consommateur). Ces derniers sont des lieux actuellement visés par les manifestations des agriculteurs. Un problème pour les professionnels en cas de blocage. Le MIN de Toulouse l’a échappé belle. Quelles auraient été les conséquences de cette immobilisation ?

Au MIN de Toulouse, entre plusieurs hangars et après pléthores de camions de distributions, on tombe sur les bureaux de l’entreprise « Mon panier de campagne ». Devant la porte, le gérant, Alexandre Aubertin est au téléphone s’inquiétant de la tentative de blocage du MIN ce mercredi 31 janvier. « S’il y a un blocage, nos fournisseurs ne peuvent pas nous livrer. On ne reçoit pas les marchandises donc notre entreprise ne peut pas fonctionner. On devra trouver d’autres solutions en cas de blocage ». L’approvisionnement ne serait pas la seule complication pour le gérant. « L’expédition des commandes ne pourra également pas se faire. On livre directement à domicile ou en point relais et nos 7 camions seraient bloqués à l’entrepôt. Le plus gros ennui, c’est que nos produits sont frais et pourraient pourrir ». Une immobilisation entraînerait un chiffre d’affaires de 0€ pour la société de livraison de produits locaux. Contacté par nos soins, le MIN n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Les MIN, entre produits locaux et étrangers

Fruits, légumes, viandes ou autres, le MIN de Toulouse dispose d’énormément de produits. Cependant certains ne proviennent pas de la région occitane. « Je pense que 30-40% des produits viennent de l’étranger. Quand on se balade et qu’on voit des fraises, des framboises ou des tomates alors que ce n’est pas la saison, on peut se poser des questions. Ces produits viennent d’Espagne ou encore du Maroc. Même les bananes, elles ne poussent pas en France métropolitaine, elles viennent en bateau et autres et niveau environnemental, ce n’est pas le top », précise Alexandre. L’import de ces produits étrangers est dans le collimateur des agriculteurs. N’ayant pas les mêmes lois quant à la production des produits ou aliments moins chers, la colère monte auprès des agriculteurs. Cependant cela impacte Alexandre : « On est une entreprise qui se base sur le circuit court. 92% de nos produits sont locaux, à moins de 160 kilomètres de Toulouse. On est avec les agriculteurs et pourtant leur blocage pourrait les pénaliser finalement ».

Le circuit court, un plus pour les producteurs et les clients

Pour Alexandre Aubertin, le circuit court, c’était le passé, mais c’est dorénavant le futur. « Premièrement notre bilan carbone est moins important puisqu’on n’importe pas de l’étranger, d’un autre côté, on a des consignes.  Pour les yaourts, on récupère les pots en verre, on les renvoie au producteur qui peut en remettre à l’intérieur. Cela représente pour eux une économie de 90 000 euros sur l’année. Le verre n’a pas besoin d’être créé donc pas de four à chauffer à 200-300 degrés pour le façonner donc pas de dépense en énergie ». Travailler avec des produits locaux profite donc à tout le monde et notamment les clients pour valoriser ses petits producteurs.

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