Le projet d’une deuxième maison d’arrêt à Muret: entre démagogie et mécontentements 

Depuis trois décennies, la politique carcérale est à l’agrandissement. Une approche qui peut être considérée comme quantitative, causant une augmentation de 60% du parc pénitentiaire français. Cette tendance concerne aussi la région Haute-Garonne, avec le projet de construction d’une troisième prison à Muret d’ici 2024. 

Un projet sur la table depuis 8 ans

Le projet d’une troisième prison germe en 2015, mais c’est en 2017 qu’il s’enracine réellement avec l’élection d’Emmanuel Macron. Ce dernier, rapidement, décide de s’attaquer au problème de la surpopulation carcérale en optant pour la construction de nouveaux établissements pénitentiaires. 

Initialement, la ministre de la Justice en place, Nicolle Belloubet parle d’une extension de la maison d’arrêt de Seysses, déjà existante. 

… et qui fait grincer des dents

Les habitants du Muretain se sont rapidement opposés au projet, exprimant un certain mécontentement et une inquiétude face à l’implantation d’un établissement pénitentiaire à proximité de chez eux “au-delà des nuisances sonores et visuelles occasionnées, on ne veut pas que Muret devienne une ville-prison” explique Catherine Cucucchi, riveraine. La crainte d’impacts sur la sécurité et la qualité de vie motive cette opposition locale.

à Muret, nombreux sont les habitants qui s’opposent au projet. Ici, des membres de l’association des droits de l’homme lors du rassemblement  » la troisième prison, c’est non »

D’un point de vue Politique, la NUPES  rejettent le projet et entends que “ le véritable problème remonte à la raison pour laquelle on mets autant de gens en prison” ( Christophe Bex, député LFI). Ces derniers remettent aussi  en question l’efficacité des incarcérations, et soulignent  l’absence de consultations avec les acteurs concernés directement par le projet, alors même qu’une pétition avait été lancée par les riverains pour s’opposer au projet. En dépit des résistances, l’État, en tant que seul décideur, persiste dans son choix de construction. Le fait que les préoccupations de la population et de certains acteurs politiques soient ignorées alimente un mécontentement croissant.

Plus on construit, plus on remplit?

Ce projet de construction met en lumière une tendance alarmante, voire remet en question une partie du modèle carcéral Français actuel. Dans une démarche visant à résoudre la surpopulation cellulaire, la construction d’une nouvelle prison semble plus s’inscrire dans une forme de démagogie politique qu’une réelle solution face à la surpopulation. La tension entre la nécessité de lutter contre le surpeuplement carcéral et les préoccupations locales persiste autour de la construction de cette troisième prison dans le Muretain.

Yates Tara

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