Interdiction de fumer dans de nouveaux lieux publics : vers une réduction des libertés ?

« Généraliser les espaces sans tabac » / @Léa Afonso

Au parc des Ramiers, dans la petite commune de Blagnac, proche de Toulouse, les habitants se promènent. Laisses de chien dans les mains, enfants à bout de bras et cigarette à la bouche ! Mais ne sont-ils pas au courant que fumer ici est désormais interdit ? Au premier janvier 2024, le nouveau plan national de lutte contre le tabac a pris effet, pour la période 2024-2027. Ce qui fait le plus débat : l’interdiction de fumer dans de nouveaux lieux publics et notamment dans les parcs. Christophe, quinquagénaire et non fumeur, se dit indigné : « C’est indécent de réduire la laisse qu’on met autour du cou du citoyen. Il y a une réduction des libertés qui devient atroce. Je suis absolument contre ». Nathalie sa compagne, non-fumeuse elle aussi, nuance ses propos : « Il y a le pour et le contre. Sentir des odeurs de cigarettes quand on est dans un espace public peut gêner. Mais il faut temporiser. De là à l’interdire dans les parcs, c’est trop. Pour les forêts et la plage, je comprends. Surtout avec les incendies l’été, mais les parcs… ».

Aurélien Rousseau, l’ancien ministre de la Santé, explique mettre en place ce plan pour « lutter contre le tabagisme passif et contre les effets néfastes du tabac sur l’environnement ». L’objectif du gouvernement est de « généraliser les espaces sans tabac ».

Un plan déjà expérimenté

Si ces réglementations sont nouvelles pour les villes comme Blagnac, de nombreuses communes n’ont pas attendu les annonces gouvernementales de la fin d’année. À Strasbourg, ce sont plus de 120 espaces publics, dont des aires de jeux, des jardins… qui testent les « espaces sans tabac ». Des plages ont aussi arboré les panneaux « lieux sans tabac » cet été. La ville de Royan en Charente-Maritime l’interdit même depuis 2017, sous un arrêté municipal. « Si d’autres villes ont réussi à adopter ces mesures, pourquoi pas Toulouse ? Mais après oui, ça fait un sacré changement ! » , explique Mireille, ancienne fumeuse. Tout contrevenant qui ne respecterait pas cette loi risque une amende pouvant aller jusqu’à 450 €.

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