Les jeunes ne consomment plus autant qu’avant !

Qui dit mois de janvier, dit dry January, soit le défi du mois de janvier sans alcool. Une tendance plébiscitée chez les jeunes depuis son arrivée en France en 2020. Conscients des effets néfastes de l’alcool, ces derniers consomment de moins en moins tout au long de l’année. Mais comment expliquer ce phénomène ?

18 ans, c’est l’âge légal pour consommer de l’alcool en France. Et pourtant, les chiffres annoncent des données bien différentes des prescriptions gouvernementales. Santé Publique France communique : « Dès 15 ans et un mois, la plupart des jeunes expérimentent l’ivresse pour la première fois ». Et à l’âge de 17 ans, ce sont 85,7 % des adolescents, soit plus de 8 jeunes sur 10.

Les chiffres sont impactant. Plus de 200 000 jeunes entre 18 et 24 ans consomment quotidiennement des boissons alcoolisées. Et plus de 1 million d’entre eux sont ivres plus de 10 fois par an. Avec ces chiffres, on se rend compte que l’alcool est ancré dans les habitudes des Français (jeunes et moins jeunes). Mais de telles consommations peuvent s’avérer dangereuses. En dénote les 41 000 décès annuels (1 décès sur 4) selon Santé Publique France. L’alcool constitue donc la deuxième cause de mortalité évitable en France, après le tabac. Accidents de voitures, comas éthyliques, suicides… la liste des conséquences est longue, notamment chez les jeunes peu habitués à boire. Néanmoins, depuis 10 ans, certains d’entre eux prennent de plus en plus conscience de ces risques. Résultat : la consommation d’alcool baisse chez les jeunes.

Après un pic de consommation de boissons alcoolisées au début des années 2000, les chiffres ne cessent de baisser. Au point qu’en 2022, ils n’ont jamais été aussi bas. Seulement 7,2 % des jeunes de 18 à 24 ans boivent tous les jours. Et plus que 58,6 % d’entre eux, au moins une fois par mois, contre 80,9 % il y a 20 ans. Soit une baisse de 30 points de pourcentage.

A plus grande échelle, entre 1960 et 2018, la consommation de boissons alcoolisées a été divisée par plus de deux en France, selon l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques).

Plusieurs organismes se sont essayés à expliquer ce phénomène. L’INSERM, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, blâme la crise sanitaire et le temps passé devant les écrans. Rester enfermé chez soi empêche les jeunes de se rassembler lors de fêtes, moments durant lesquels ils boivent en grande quantité. Et concernant le développement des écrans, ils empêchent les liens physiques. Ajouté à cela, une sensibilisation numérique concernant l’alcoolémie, la tendance est à la baisse.

Consommer différemment

Si les jeunes boivent de moins en moins, leur façon de s’enivrer est elle aussi différente. Le verre de vin ne fait pas partie des rituels de la génération Z ! Les jeunes préfèrent les alcools forts ou la bière. Effectivement, en 60 ans, la consommation de vin a chuté de 70 %, selon l’émission Envoyée Spéciale, diffusée ce jeudi 11 janvier.

Les Français boivent-ils autant sur l’ensemble du territoire ?

En moyenne, les habitants des régions du Sud de la France consomment plus d’alcool (22,97 %) que ceux du Nord (21,98 %), selon Santé Publique France (SPF). Ce sont les régions Bretagne, Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes, qui dépassent largement les seuils de consommation, recommandés par SPF. À la différence, les régions Île-de-France, Centre Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté, respectent les recommandations. Aucune explication n’a été donnée sur la raison de ces chiffres. Seule certitude, les pourcentages sont en baisse comparé aux années précédentes.

Julie Nicosia et Léa Afonso

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