L’éducation aux médias, la solution des associations toulousaines pour lutter contre les fakes news

Le Tour de France est aujourd'hui partenaire de Media Pitchounes - Crédit photo : Freepick
Avec l’avènement des réseaux sociaux, la diffusion des fake news a complètement explosé. Les jeunes, très présents sur ces plateformes, en sont la principale cible. À Toulouse, de nombreuses associations ont été créées pour les éduqués face à la désinformation.

De Twitter à TikTok en passant par Snapchat, la désinformation est omniprésente sur les réseaux sociaux. Que ce soit des théories complotistes, des photomontages ou des informations sensationnalistes complètement bidon, les fakes news sont de plus en plus nombreuses. Les médias traditionnels peinent à lutter contre cette prolifération de fausses informations. Même si certains consacrent des rubriques entières au fact checking (“les Décodeurs” du journal Le Monde ou “Le vrai du faux » de France Info), le flux est trop important. Preuve en est, selon un récent sondage Ifop, seul 33% des jeunes estiment que la science apportent plus de bien que de mal à l’homme contre 55% il y a 50 ans.

Des associations pour éduquer les jeunes aux médias

Pour lutter contre ce fléau, des organismes se créent pour tenter d’agir à la racine en apprenant aux jeunes à mieux s’informer. À Toulouse, de nombreuses associations collaborent pour proposer des programmes de découverte des médias dès le plus jeune âge. Alexandra Josse est coordinatrice de Media Commun, une association qui met en place des ateliers pour une éducation populaire à l’information : « Aujourd’hui, on fait de la formation aux médias aux acteurs jeunesses, c’est à dire aux animateurs qui travaillent dans les périscolaires, les MJC » détaille-t-elle. « Ils sont très attentifs et pertinents aux besoins des jeunes, ils les repèrent vite. On essaye donc de leur donner les clés pour qu’ils puissent ensuite les éduquer à l’information.« 

Après avoir passé cinq ans dans l’Éducation nationale, Alexandra Josse a voulu continuer dans l’univers de la pédagogie en mettant à profit son expérience de réalisatrice radio pour faire évoluer l’association. Pour elle, ces formations sont essentielles pour lutter contre la désinformation : « Depuis les attentats de Charlie Hebdo, il y a eu une prise de conscience de l’Éducation nationale qui s’est rendu compte que l’éducation aux médias ne pouvait pas être uniquement gérée par les professeurs » nous informe-t-elle. Une action dont le gouvernement semble avoir compris l’importance puisque le conseil départemental de Haute-Garonne soutient pleinement les associations comme Media Commun.

Le sport, une autre façon de faire découvrir les médias

Dans les quartiers défavorisés, la tâche est encore plus ardue qu’ailleurs pour intéresser les jeunes à bien s’informer. Des structures ont donc penser à passer par un moyen qui attire beaucoup dans ces milieux : le sport. Dans le quartier toulousain de Bagatelle, Laurent Girard est passé par le biais du football pour fonder son association Media Pitchounes. « Au départ, c’était une école de supporters. Le but était d’essayer d’éduquer la nouvelle génération pour qu’ils aient un comportement plus civilisé dans les stades » explique le directeur de l’organisation. « On allait donc à la rencontre des dirigeants du et des joueurs du TFC puisqu’on est en lien avec le club. L’idée médiatique allait de paire avec le projet car quand les jeunes partaient les interviewer, il fallait évidemment qu’ils aient préparer des questions. »

https://twitter.com/mpitchounes/status/1553662579855302656?s=12&t=8wBewYPNBv8LUf_eh2YHcg

Avec le succès de l’initiative et après avoir fait le tour du football, Laurent Girard a décidé d’ouvrir le champ d’action de Media Pitchounes à d’autres sports. C’est ainsi que l’association s’est tournée vers le vélo et notamment le Tour de France où les jeunes du quartier de Bagatelle sont aujourd’hui présents à chaque édition. « On leur fait utiliser les réseaux sociaux pour produire du contenu. Ça nous donne par la même occasion d’aborder le sujet des fakes news sur ces plateformes et de les sensibiliser à ce problème« .

Même si la désinformation est encore plus que d’actualité, les associations toulousaines comptent bien continuer leurs actions pour donner aux jeunes les moyens de bien s’informer. Et ce de manière unie : « Avant, chacun agissait dans son coin. Et puis en septembre dernier, on s’est tous rencontré (les acteurs de l’éducation aux médias) pour réfléchir à nos pratiques. Je pense qu’aujourd’hui, on est capable de faire un pas de côté pour mieux théoriser ce qu’on fait depuis des années. » constate Alexandra Josse, non sans cacher sa fierté et son espoir d’une coopération progressive avec les autres structures semblables à Media Commun.

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