Contraception : c’est au tour des hommes !

2 consultations sur 1000 concernent la contraception masculine. Crédit : Unsplash - rhsupplies
“Sur 21 000 consultations à propos de la contraception, 200 concernent la contraception masculine”, selon le planning familial. Même si cela reste très peu, c’est environ trois fois plus qu’en 2018. La contraception masculine, on en parle de plus en plus, les jeunes commencent à se poser des questions. Cependant, ce n’est pas encore une généralité.

L’association Garcon, née en 2019 à Toulouse, fait découvrir des moyens de contraception pour les hommes, tels que la méthode thermique, la méthode hormonale ou encore la vasectomie. “Nous voulons renverser le patriarcat et les clichés de virilité”, indique Erwan, co-fondateur de l’association. Le désintérêt des hommes pour la contraception serait lié à l’Histoire. Dans les années 70, la pilule devient LE moyen contraceptif jugé le plus efficace. Les femmes ont donc pris cette charge, permettant aux hommes de ne plus s’en occuper. Plus de 40 ans plus tard, en 2012, les pilules contraceptives ont fait l’objet de débats médiatiques en France, notamment à cause du risque de thrombose veineuse profonde (effet secondaire), associé à leur utilisation. Les femmes demandent donc une plus grande implication des hommes dans la contraception. 

Plusieurs méthodes contraceptives

Plusieurs moyens de contraception masculine existent et sont proposés par l’association Garcon. La plus connue et la plus utilisée reste le préservatif. Si son efficacité est prouvée en théorie, en pratique, elle l’est moins, à cause de sa mauvaise utilisation. 

Il existe également la méthode thermique. Elle consiste à augmenter la température des testicules grâce à la chaleur, à l’aide d’un sous-vêtement adapté. Erwan, co-fondateur de Garcon, utilise cette contraception depuis sept ans et souhaite rassurer : “Je porte ce sous-vêtement tous les jours et ce n’est pas gênant, ni douloureux.” Cela permet de réduire le nombre de spermatozoïdes produits. Lors de l’éjaculation, la fécondation ne peut donc pas avoir lieu car le nombre n’est pas assez important. Pour être efficace, “le slip chauffant” doit être porté 15 heures par jour. Ce procédé est réversible. La production de spermatozoïdes reprend progressivement. 

La vasectomie est également une méthode contraceptive efficace. Bien que plus démocratisée dans les pays anglo-saxons, de plus en plus de Français s’intéressent à ce procédé. “Il y a une explosion de la demande depuis ces dix dernières années”, précise Erwan. Cependant, la vasectomie s’adresse aux personnes qui n’ont pas ou plus l’intention de procréer. “Aujourd’hui, la contraception des femmes des femmes n’est pas idéale, pour les hommes, les méthodes sont beaucoup moins contraignantes”, affirme Erwan. 

Les femmes comme moteur 

“Plus il y aura de femmes qui refuseront de porter la charge contraceptive, plus les hommes agiront”, affirme Erwan, co-fondateur de l’association. Selon lui, les institutions médicales ne sont toujours pas prêtes à accompagner vraiment les hommes sur ce sujet. Il faut donc en prendre la responsabilité. La solution n’est pas non plus de transférer cette charge uniquement sur l’homme, mais de partager la contraception dans le couple. “Il faut que les hommes arrêtent d’éjaculer dans le vagin des femmes sans se poser de questions”, s’exclame Erwan, co-fondateur de Garcon. Les femmes s’intéressent plus à la contraception masculine que leur partenaire masculin. Sûrement la faute aux stéréotypes de virilité et le manque de sensibilisation des hommes autour de cette question. 

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