Évènements au Brésil : la jeunesse brésilienne de Toulouse « choquée »

Les pro-Bolsonaro lors de l'envahissement de la Place des Trois-Pouvoirs au Bésil. Crédit photo : Twitter
À la suite de la tentative d’insurrection des partisans de Bolsonaro au Brésil, les jeunes expatriés brésiliens ont réagi sur les évènements survenus dans leur pays. Beaucoup d’entre eux comparent les faits à ceux qui sont survenus aux États-Unis après l’investiture de Joe Biden à la Maison Blanche.

Une semaine après l’investiture de Luiz Inacio Lula da Silva à la tête du Brésil, des centaines de partisans de l’opposant d’extrême droite Jair Bolsonaro se sont accaparés la Place des Trois-Pouvoirs, lieu emblématique de la capitale, Brasilia. Des évènements qui ne sont pas sans rappeler ceux qui se sont déroulés aux États-Unis le 6 janvier 2021. Quasiment deux ans jour pour jour séparent l’attaque du Capitol et les débordements brésiliens. Un signe pour certains du rôle de Jair Bolsonaro dans l’assaut de dimanche (8 janvier) à l’instar de celui de Donald Trump dans le soulèvement des trumpistes. « Pour moi, Bolsonaro est un des responsables. En tant que leader du parti, il aurait dû y mettre un terme immédiatement dès que ces partisans ont commencé à demander un coup d’État de l’armée et ne pas laisser les choses s’envenimer », s’exprime Alice jeune brésilienne étudiante à Toulouse.

« Un air d’assaut du Capitol américain »

Un schéma similaire dans lequel les pro-Bolsonaro se sont infiltrés dans les bâtiments publics en brisant les vitres et saccageant l’intérieur. Des bureaux des parlementaires aux chambres du Parlement, rien n’a été épargné. La Place des Trois-Pouvoirs regroupe aussi le Palais présidentiel et la Cour Suprême, ce qui a permis aux bolsonaristes (contrairement aux trumpistes) d’envahir également ces deux instances.

Le soulèvement, dont les images ont été vu à travers le monde, a choqué au-delà des frontières brésiliennes. De nombreux jeunes brésiliens expatriés ont vécu en direct ce qu’il se passait dans leur pays. La communauté brésilienne de Toulouse se réunis par ailleurs ce soir (mercredi 11 janvier) au Bijou dans une soirée organisée par l’association France Amérique Latine (FAL 31) pour échanger entre eux sur le sujet. Bien que « tristes » des évènements, rien d’étonnant pour eux tant la situation au Brésil semble tendue depuis le retour au pouvoir du Président Lula pour son troisième mandat. « La situation au Brésil est compliquée depuis longtemps. On pensait qu’après l’investiture de Lula cela irait mieux mais la réaction de Bolsonaro, qui n’a pas voulu reconnaitre sa défaite, à conforter ses partisans dans leur revendications », analyse Alice jeune Brésilienne vivant dans la ville rose.

Le rôle flou de l’armée

Entre contestations des élections, dénonciation de fraude électorale Jair Bolsonaro, Président sortant, ne reconnait toujours pas sa défaite aux élections présidentielles. Une situation compliquée pour le pays, d’autant plus que l’armée semble avoir joué un rôle dans l’assaut de la Place des Trois-Pouvoirs. Un sentiment de malaise a envahi les jeunes brésiliens à la vue de plusieurs vidéos laissant penser que la police militaire n’a pas réellement empêcher les débordements. « J’étais mal à l’aise, j’étais triste, ils ont complètement détruit des œuvres d’art et pleins d’autres choses, c’était de l’histoire qu’ils ont détruit. C’était horrible de regarder, et de se dire que cela c’était possible grâce à des policiers, de la police militaire de Brasilia. On a pleins de vidéo de proches qui montrent des policiers qui laissaient faire quand les gens cassaient tout », raconte Alice.

Mais le bilan n’est pas que sombre, ces évènements ont permis aux défenseurs de la démocratie de s’unir pour la protéger. Plusieurs manifestations pacifistes se sont créées, une bonne chose selon la jeune brésilienne, « beaucoup de groupes pour la démocratie sont sorties dans la rue depuis deux jours pour donner leur soutien à la démocratie. C’est beau aussi de voir comment les gens qui sont pour la démocratie sont ensemble, maintenant, pour arrêter ceux qui font ça ». Ce sont environ 500 ressortissants brésiliens qui seraient installés en Haute-Garonne. Une forte communauté est donc présente dans la ville rose.

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