Dry january : les jeunes pas emballés par le mois sans alcool

Les bars ne sont pas impactés par ce mois sans alcool, pourtant bénéfique pour le corps. Crédit : Baptiste Buisson
Qui dit nouvelle année dit aussi bonnes résolutions. Comme tous les mois de janvier depuis 2013, le Dry January consiste à ne plus boire d’alcool durant tout le mois de janvier. Alors quels sont les effets bénéfiques, les impacts et est-ce que les étudiants Toulousains adhérent-ils au concept ?

Après les écarts de conduite durant les fêtes, quoi de mieux qu’une petite pause pour notre corps. Depuis le début du mois, les associations anti-addictions et les professionnels de santé mettent en avant ce mois sans alcool à travers des affichages ou des articles. Pourtant, les jeunes Toulousains ne semblent pas touchés par cette campagne.

Trop peu de jeunes se rallient au challenge

Sur la place Saint-Pierre, haut lieu de la fête et de la consommation d’alcool à Toulouse, les jeunes ne semblent pas motivés pour changer leurs habitudes. Léa a 22 ans, elle est consciente des bienfaits du concept mais avoue ne pas vouloir le faire. Ilan quant à lui relève ce qui semble être une problématique de société : “C’est compliqué quand on est étudiant et qu’on veut garder une vie sociale. Y’a comme une pression pour boire lorsque l’on sort avec certaines personnes.” Simples excuses ou vrai problème, Emma est elle aussi étudiante et autour d’elle beaucoup d’étudiants boivent plus qu’il n’en faut lors des soirées : “on sait que ce n’est pas bon mais quand on est en soirée on n’y pense pas.”

Mais cette vision des choses n’est évidemment pas représentative de toute la jeunesse. Pour les personnes un peu plus âgées comme Matthieu 28 ans, la situation est différente : “Avec l’âge je ne sais pas si on s’assagit, mais c’est vrai que je bois moins. J’avais entendu parler du Dry January l’année dernière et en vérité ça ne fait pas trop de différence par rapport à d’habitude.” 

Les bars non impactés par l’initiative

Des jeunes qui ne jouent pas le jeu et des établissements qui ne voient pas leurs ventes diminuer, toujours sur la place Saint-Pierre : “Cette année ça ne fait que 10 jours que ça a commencé mais on à pas l’impression que ça change beaucoup.” Et en effet, tous les soirs, même en plein hiver, les terrasses et les bars sont remplis. Déjà l’an dernier lors de la même période, les bars ne désemplissaient pas.

Pour d’autres gérants de bars, cela à une origine plus culturelle : “C’est comme Halloween, ce n’est pas trop notre culture donc non les gens n’arrêtent pas de boire. Dans mon équipe j’ai seulement une personne qui le fait et c’est un américain. » 

Des bienfaits pourtant nécessaires pour la santé

Pour le docteur André, professionnel intervenant au CSAPA (Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie), ce mois sans alcool n’a que des bienfaits pour la santé. Qu’elle soit physique ou psychologique, le Dry January est “comme une purge” selon lui. Il affirme qu’il ne faut que quelques semaines pour “gommer” une habitude. Cela permet d’assainir son corps, mais attention ! Le docteur André met en garde sur ce qu’il appelle la “compensation” : “C’est comme vider son corps de tous les problèmes engendrés par l’alcool mais il ne faut pas les remplacer par de la nourriture ou par une autre addiction.” alerte-t-il.

Concrètement, ce mois sans alcool peut permettre de perdre du poids, embellir sa peau et évidemment bénéficier d’un meilleur sommeil. Sur le point psychologique, cela peut apporter un sentiment de fierté d’avoir réalisé ce défi mais également prendre conscience de l’argent que vous dépensez dans l’alcool. Tous ces éléments réunis permettent à terme, de contrôler sa consommation d’alcool sur la durée.

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