Cyberharcèlement : l’application 3018 pour améliorer le suivi des victimes

Application mobile

Le gouvernement a soutenu le lancement, mardi 8 février 2022, d’une application mobile pour lutter contre le cyberharcèlement chez les jeunes : 3018. Un phénomène et un problème de plus en plus récurrent chez les collégiens et lycéens.

« On me traitait de pute, de salope, … J’ai également reçu des menaces de mort disant qu’il valait mieux que je me suicide. Je ne manquerai à personne. » Des insultes, messages haineux ou encore humiliations, Maëva Curutchet n’est pas la seule à en avoir reçu sur les réseaux sociaux au cours de sa scolarité. Pour cette jeune étudiante de 22 ans, le harcèlement a débuté en classe de 5ème et aura duré un an. « À cette époque, il y avait des numéros dédiés pour les victimes de harcèlement mais ce n’était pas très répandu. On ne les connaissait pas. Il n’y avait pas autant de publicités de sensibilisation, comme on peut en voir aujourd’hui », déplore-t-elle. À présent, les victimes peuvent compter sur une nouvelle application disponible sur IOS et Android depuis mardi 8 février. 3018 permet notamment d’adresser une capture d’écran pour documenter le harcèlement et laisse place à la discussion sur un tchat pour signaler les situations à risque, notamment dans le milieu scolaire. Une fois les signalements transmis aux réseaux sociaux, les contenus en cause devraient être supprimés en moins d’une heure. Pour les cas les plus graves, les signalements sont communiqués à la plateforme Pharos, le portail officiel de signalement des contenus illicites sur internet.

Des jeunes plus touchés qu’on ne le pense

Au total, 6 à 10% des élèves subiraient une forme de harcèlement et un quart des collégiens auraient été victimes de cyberharcèlement selon un rapport du Sénat publié en septembre 2021. Les jeunes filles sont principalement touchées par ce fléau. C’est un phénomène de plus en plus récurrent chez les collégiens et lycéens car « cela commence souvent par de petites moqueries. Mais avec les réseaux sociaux comme Snapchat ou Instagram, la situation peut vite dégénérer et se terminer en menaces », explique Pierre Khattou, membre de l’association Icare qui lutte contre le cyberharcèlement en milieu scolaire.

C’est une situation qui démarre également de plus en plus tôt. « Aujourd’hui beaucoup d’enfants ont un téléphone dès l’âge de 10 ans. Ce n’est pas compliqué ensuite de s’inscrire sur les réseaux sociaux même en étant mineur. Ils n’ont pas conscience du risque qu’ils prennent », s’inquiète Pierre. Le secrétaire d’État chargé de l’enfance, Adrien Taquet, a d’ailleurs déclaré vouloir « mettre la pression sur les plateformes pour qu’il y ait davantage de contrôles et de transparence« .

D’autres associations à considérer

Au-delà de l’application 3018 et sa ligne d’assistance confidentielle et gratuite gérée par l’association e-Enfance, d’autres associations toulousaines luttent contre les violences numériques. C’est le cas d’Icare et Les Papillons qui militent pour un renforcement des activités de prévention dans le système scolaire.

Ces activités sont destinées aux enfants mais également aux parents car nombreux sont ceux qui se sentent démunis face à ce phénomène et demandent davantage d’aide et d’accompagnement.

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