Toulouse : eau chaude, alarmes à répétition, punaises de lit… Le ras-le-bol des étudiants de la résidence Chapou

Dans la résidence, les cuisines sont communes. ©VirgileGuilhamet

Problèmes d’eau chaude, punaises de lit, alarmes incendies défectueuses… Les étudiants de la résidence Chapou, dans le quartier des Amidonniers à Toulouse, tirent la sonnette d’alarme.

Gabriel, 19 ans, est arrivé à Toulouse en octobre 2021. Ce blondinet plutôt grand à l’air poupon a quitté Carcassonne pour intégrer l’université Jean Jaurès, où il suit une licence de langues vivantes. Gabriel a troqué le domicile familial pour un minuscule appartement de 9m² dans la résidence Chapou, dans le quartier des Amidonniers. Dès son arrivée, c’est la douche froide : « Je n’ai pas eu d’eau chaude pendant un mois. En comptant les deux semaines de travaux, j’ai passé mon premier mois à Toulouse sans eau chaude« , explique le jeune homme.

Comme beaucoup d’étudiants vivant dans les plus de 200 logements que comprend la résidence universitaire située 1, rue Saunière à Toulouse, Maëva tire la sonnette d’alarme : « En novembre, on n’a pas eu d’eau chaude pendant trois semaines, peu importe l’heure. Même quand elle est revenue, c’était à un faible débit pendant au moins deux semaines« , détaille l’étudiante en première année de philosophie au Mirail.

« Quand on se plaignait à l’accueil, on nous disait que le problème ne venait pas du Crous, que c’était la faute de la société qui gérait la construction de la piscine à côté. Avec le froid qui arrive, c’est inadmissible de mettre des étudiants dans des conditions pareilles et de ne rien faire pour que ça change« , abonde Maëva. Face à la gêne occasionnée par les problèmes d’eau chaude, le Crous a proposé aux étudiants une compensation de 80 euros retenue sur le loyer. Une « honte » pour la jeune femme : « ce n’est pas une compensation financière qui va régler le problème : on a beau y gagner un peu d’argent, ce n’est pas ça qui nous ramène l’eau chaude !« 

Alarmes incendies trois fois par nuit

Comme beaucoup d’autres locataires, Gabriel est réveillé plusieurs fois par nuit. En cause, le système d’alarmes incendies défectueux depuis plus d’un an : « rien que la semaine dernière, elles ont sonné trois fois, les trois en pleine nuit. Vendredi dernier, ça a sonné à 5 heures du matin ! C’est encore plus difficile quand on sait que ce sont toujours des fausses alarmes« , martèle le jeune homme.

Camille, 23 ans, est une « vétéran » de la résidence Chapou : elle y habite depuis trois ans. « J’ai eu droit à tout : les punaises de lit, les problèmes de chauffage, d’eau chaude, d’alarmes… Je pense que les trois quarts des étudiants de Chapou partiraient s’ils le pouvaient« , concède l’étudiante en soins infirmiers. « Quand on y regarde bien, 250 euros par mois pour 9 m², c’est déjà un peu cher, mais si on y ajoute les problèmes en tout genre, ça commence à faire très cher !« , s’emporte-t-elle. Du côté du Crous, Camille a le sentiment que ces derniers « n’en ont rien à faire des plaintes des étudiants. Ils pensent d’abord à remplir les logements vacants. »

Devant l’accueil de la résidence, où Camille C. et Camille L. partagent une cigarette avant de se rendre en cours. © VirgileGuilhamet

Contacté en novembre dernier, le Crous de Toulouse Occitanie signalait que les problèmes d’eau chaude étaient dus à « un dysfonctionnement du réseau d’eau chaude sanitaire d’un des 7 bâtiments de la résidence ». Contactés à nouveau ce lundi 17 janvier, le Crous n’a pas donné suite à notre demande.

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