Seysses : les détenus déposent un recours contre les parois anti-covid aux parloirs

Cinq détenus de la maison d'arrêt de Seysses lancent un recours contre les parois anti-covid installés dans les parloirs. Hermétiques, elles ne laissent passer ni le virus ... ni le son.
Cinq détenus de la maison d’arrêt de Seysses lancent un recours contre les parois anti-covid installés dans les parloirs. Hermétiques, elles ne laissent passer ni le virus … ni le son.

Ils ont l’image, mais pas le son. Cinq détenus de la prison de Seysses ont déposé un recours devant le tribunal administratif contre les plexiglas installés dans les boxes familles de la maison d’arrêt de Seysses. Ils se plaignent notamment des parois anti-covid ne permettraient pas d’entendre son voisin de discussion de l’autre côté de la vitre.

Des parois anti-covid qui nuisent au sessions de parloir.

Une situation qui engendre d’autres problématiques. Les détenus se plaignent entre autres de ne pas pouvoir échanger avec leurs familles. Depuis l’automne dernier, une première couche de plexiglas avait été placé dans les parloirs, renforcée, par une deuxième depuis fin décembre.

Ce renforcement du protocole sanitaire pose problème puisque, l’air contenu entre les deux plaques hermétiques, bloquerait le son, selon la femme d’un détenu. Résultat, plus d’intimité, il faut hausser la voix, et si la personne en face de vous vous perçoit à peine, le couloir lui, vous entend hurler, explique la femme d’un détenu à nos confrères de 20minutes.

Des mesures au détriment de la population carcérale. Le temps de parloir est passé de 45 à 30 minutes, et le nombre de personnes admises dans le box famille, a été réduit à une seule personne contre 4 auparavant, dénonce un des avocats des plaignants, déplore Sébastien Delorge, un des trois avocats du dossier.

Un dispositif contraire à la loi ?

Outre l’altération des moments d’échange, ce plexiglas serait contraire à la loi. C’est sur ce motif que Julien Brel, Sébastien Delorge et Justine Rucel ont déposé sur le fond une requête « en excès de pouvoir » à l’encontre de la cheffe d’établissement du centre pénitentiaire et du ministre de la Justice, le 20 janvier dernier. Ils ont neuf jours plus tard, former un nouveau recours, cette fois-ci, en référé, pour accélérer la procédure, souhaitant le retrait de ces séparations sur ordre du tribunal.

Des séparations qui seraient en désaccord avec la loi, selon Julien Brel. L’avocat précise que la loi interdit les séparations physiques dans les box de parloirs familiaux. Un principe remis en cause par une circulaire, qui ne ferait pourtant pas le poids face à la loi, plaide le magistrat. La direction de la prison reste quant à elle silencieuse face à ces accusations.

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