Occitanie. Où en sont les opérateurs télécoms dans le déploiement du réseau 5G ?

Sur les panneaux publicitaires, à la télévision, sur internet, « La 5G » s’affiche partout. Mais où est-elle vraiment ? L’ARCEP, surnommé le gendarme des télécoms, a recensé toutes les antennes 5G actives commercialement au 31 décembre 2020 en Occitanie. On a réutilisé leurs données.

Sur les panneaux publicitaires, à la télévision, sur internet, « La 5G » s’affiche partout. Mais où est-elle vraiment ? L’ARCEP, surnommé le gendarme des télécoms, a recensé toutes les antennes 5G actives commercialement au 31 décembre 2020 en Occitanie. On a réutilisé leurs données.

Les opérateurs télécoms misent tout sur ce nouveau produit plein de belles promesses. « La 5G », 5e génération de réseau mobile, est devenue une réalité depuis son lancement commercial en fin d’année dernière. Et malgré la crise de la Covid-19 et les inquiétudes remontées ici et , concernant les conséquences sur l’environnement ou sur la santé de l’Homme, des antennes 5G ont bien été installées en 2020. En Occitanie, au 31 décembre 2020, 821 antennes actives commercialement pouvaient être comptabilisées. Le 3 février 2021, elles étaient 1535 selon l’Agence Nationale des Fréquences.

Toulouse et Montpellier privilégiées dans la région

Sans surprise, les villes de Toulouse et Montpellier sont les communes qui bénéficient du déploiement le plus intensif, avec plusieurs centaines d’antennes déjà actives. Le 31 décembre 2020, on en comptait précisément 151 à Montpellier et 156 à Toulouse. Sur l’ensemble du territoire régional, la majorité des communes n’ont accueilli aucune antenne 5G. Lorsque c’est le cas, on en dénombre rarement plus de deux par ville.

En décembre, les opérateurs comptabilisant le plus d’antennes selon l’ARCEP étaient Free (529) et Orange (238). Bouygues Telecom et SFR ne comptaient qu’une vingtaine d’antennes chacun, leur stratégie de lancement étant ciblée sur d’autres communes françaises.

À chaque opérateur, sa 5G avec ses débits

Différents types d’antennes existent pour « produire » la 5G (voir graphique ci-dessus). En France, il y a 5 fréquences, donc 5 types d’antennes. Free Mobile, qui utilise avant tout la fréquence 700 Mhz, est loin devant. Il peut donc se targuer d’avoir le meilleur taux de couverture en 5G dans la région (le plus gros réseau) avec plus de 500 antennes.

Mais il y a un hic. Comment expliquer un tel écart de déploiement entre les quatre opérateurs, avec Free qui semble largement en tête de ses concurrents historiques ? En fait, là où SFR, Bouygues Télécom et Orange ont décidé de construire un réseau spécifique à la 5G, Free s’est contenté au départ de « convertir » une partie de son parc d’antennes existant en réseau 5G. C’est plus rapide, et ça coûte moins cher. Problème : le réseau est moins performant. Free mise donc sur une grande couverture, mais des débits au final moins performants pour le consommateur. Les concurrents de Free accusent donc l’opérateur de discours mensonger. Ce ne serait pas de la « vraie » 5G, celle produite par un réseau 3,5 Ghz.

Stéphane Richard, le PDG d’Orange, s’est exprimé à ce sujet lors de ses vœux à la presse fin janvier : « Nous avons fait le choix des fréquences 3,5 Ghz pour la 5G. Le reste, ce n’est pas de la 5G, même si ça peut en porter le nom. C’est de la 4G améliorée. » En fait, le patron du télécom n°1 en France reproche à son concurrent Free « des taux de couverture trompeurs ». Ceux-ci avaient été affichés fièrement par l’enseigne dans une campagne publicitaire.

Quelles différences entre les bandes de fréquences ?

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Comparaison des principales bandes de fréquences 5G. Crédit : ARCEP

La bande 3,5 GHz (deuxième ligne du tableau) a des propriétés qui sont bonnes en portée et en débit, mais elle convient moins à une utilisation à l’intérieur de bâtiments. En revanche, la bande 700 MHz (première ligne du tableau) excelle en matière de portée et d’accès à l’intérieur des bâtiments, mais son débit est plus faible.

À noter que le Conseil constitutionnel a validé le 5 février l’interdiction pour les opérateurs d’installer certaines antennes du constructeur chinois Huawei pour des « risques d’espionnage ». En conséquence, SFR et Bouygues Telecom, qui comptaient bâtir la moitié de leur réseau 5G avec Huawei, ont pris du retard. Bouygues Telecom n’aura par exemple pas le droit d’installer à Toulouse les antennes construites par Huawei. Vous l’aurez compris, la 5G en Occitanie n’en est encore qu’à ses balbutiements.

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