[LIVE] Septième jour du procès de l’affaire dite « de la mendicité forcée »

La peine d'interdiction du territoire français s'applique à tous les prévenus sauf à un. Tous les autres sont condamnés à 1 à 8 ans d'emprisonnement, à déduire selon le temps de détention provisoire déjà effectué.

Tous les prévenus sont condamnés à au moins un an d'emprisonnement, détails en suivant.

L'audience est levée.

NB : propos du Président

Chaque prévenu a participé en connaissance de cause à des niveaux différents à la traite d'êtres humains. Les peines énoncées par le tribunal seront donc appliquées selon l'implication de chaque coupable.

La sonnette retentit. L'audience est à nouveau ouverte.

Les prévenus et les avocats rentrent peu à peu dans la salle. L'audience s'apprête à reprendre.

Les juges vont délibérer. "L'audience reprendra à 15 heures sûrement."

Présentation du rapport d'expertise par le président. La prévenue manquante ne pouvant pas comparaître montre une absence de réponse aux ordre simples et un déficit neurologique moteur. L'IRM cérébral montre aussi une hémorragie interne. Son jugement aura lieu le vendredi 5 mars à 8h30.

Les prévenus suplient tour à tour d'être relâchés afin d'être réunis avec leur famille. Ils souhaitent partir en Bulgarie pour ne plus jamais revenir.

Une prévenue, mère de famille, s'exprime, en larmes. "Il n'y a personne pour s'occuper de mes enfants. Je ne supporterai pas la prison, je ne survivrai pas. Je vous prie de m'excuser si j'ai fait quelque chose de mal."

Une jeune femme prend à son tour la parole. "On m'a arrêtée quand ma fille avait encore 8-9 mois. Ça fait presque 3 ans que je n'ai pas vu mes enfants. C'est très difficile à la prison sans eux. Ils m'attendent."

Une prévenue émue, la gorge nouée, prend la parole. "Je n'ai pas pu participer aux funérailles de mon père, ma famille est très pauvre. J'ai fait des erreurs et je vous demande le pardon. Nous n'avons rien fait. Je veux rentrer voir ma famille et je ne reviendrai plus jamais ici. "

Le prévenu poursuit : "Je ne suis pas cette personne que vous croyez. Ces mendiants qui ont été questionnés, une violence à été exercée sur eux. Je vous jure que je n'ai jamais vu cette violence. Je vous demande de prendre une décision juste que qu'on puisse rentrer en Bulgarie avec mes enfants. "

Plus loin un autre prévenu prend la parole. "Quelqu'un m'a demandé de l'aider, d'aller en France pour mendier. Je suis venu et il s'est plaint contre moi."

Le prévenu remet en question son accusation, il précise que son nom ne figure pas dans les plaintes et qu'il n'est pas impliqué dans cette affaire. "Je veux que la justice prenne la bonne décision pour moi. "

Le prévenu poursuit, la traductrice : "Si j'étais chef, vous le sauriez, sur les appels téléphoniques je n'ai aucune conversation avec les mendiants. Quelle est votre accusation, qu'est-ce que j'ai fait ?"

Un prévenu se lève, sa traductrice se rapproche de lui et traduit ses propos : "quelle est la base sur laquelle, Madame la procureur, vous avez demandé ma peine ? Mon nom ne figure sur aucune plainte, mon nom à été cité nulle part. La justice elle est injuste en France."

Me Emmanuelle Franck se rasseoit. La parole est alors données aux prevenus.

"Je ne comprends pas les peines élevées qui vous sont demandées. Je vous demandais de prendre en compte la situation des prévenus. Donnez leur ce qu'ils n'ont jusqu'alors jamais connu, de la justice."