Permettre aux personnes vaccinées de retrouver une vie normale. C’est l’idée du « passeport vaccinal », qui commence à faire débat jusqu’à l’Assemblée nationale. Si beaucoup de Français se verraient bien foncer tête baissée, d’autres craignent qu’en découle de grandes inégalités.
Se balader dans les rues piétonnes de Toulouse, à 18 heures passées. S’installer sur la terrasse d’un restaurant, place du Capitole. Puis s’en aller finir la soirée dans les salles obscures d’un cinéma, place Wilson. Ce scénario onirique, en ces temps de pandémie, pourrait bien devenir réalité pour les français vaccinés. L’éventualité d’un passeport vaccinal, en guise de « laissez-passer », commence à émerger au plus haut sommet de l’Etat.
Invité à s’exprimer sur le sujet, le Premier ministre, Jean Castex appelle à la patience : « Il ne faudrait pas que ce passeport soit une fausse protection », a-t-il déclaré. En effet, pour l’heure, médecins et scientifiques n’ont pas le recul suffisant pour évaluer l’efficacité du vaccin. Protège-t-il de la contagion ? Empêche-t-il la contamination ? Le chef du gouvernement attend de trouver réponses à ces questions pour songer au passeport vaccinal.
Un laissez-passer discriminatoire
Si l’Organisation mondiale de la santé s’oppose fermement à l’idée d’un tel passeport, avançant les mêmes inquiétudes que le Premier ministre français, d’autres soulèvent un second problème. Devant le Conseil constitutionnel, le scientifique et président de la Ligue nationale contre le cancer, Axel Kahn a mis en garde sur l’injustice de cette mesure : « Tant que chaque personne voulant se faire vacciner n’a pas pu recevoir l’injection, ce passeport est inenvisageable. Cela entraînerait une discrimination« .
Jusqu’à présent, près de 600.000 français ont été vaccinés. Partout, les listes d’attente n’en finissent plus de s’étendre pour obtenir un rendez-vous. Olivier Véran, ministre de la Santé, assure pourtant « vacciner à flux tendu » et qu’il n’y a « pas de stocks cachés ».
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