J-1 avant les soldes d’hiver à l’épreuve du Covid-19

Les commerçants profitent des ventes privées comme ici à Blagnac près de Toulouse. Crédit : Guillaume Pannetier
Reconfinement, couvre-feu... L'épidémie de Covid-19 a bouleversé la vie des commerçants toulousains et les professionnels n'attendent pas de miracle à l'occasion des soldes d'hiver qui débutent ce mercredi, ils espèrent en profiter pour "atterrir" après une saison "abimée".

Reconfinement, couvre-feu… L’épidémie de Covid-19 a bouleversé la vie des commerçants toulousains. Toutefois, les professionnels n’attendent pas de miracle à l’occasion des soldes d’hiver qui débutent ce mercredi, ils espèrent simplement en profiter pour « atterrir », après une saison « abimée ».

C’est un ouf de soulagement. À l’image des soldes d’été de juillet 2020, le coup d’envoi des soldes d’hiver s’apprête à être lancées dans un contexte inédit à Toulouse. Les promotions débuterons ce mercredi 20 janvier et se termineront le mardi 16 février. Partout, les enseignes se préparent à pastiller leurs produits dans une ambiance en demi-teinte. Dans les rues de Toulouse, les promotions sont nombreuses. C’est devenu une habitude depuis plusieurs années : quelques jours avant les soldes, les commerçants dégainent leurs « ventes privées », des promotions réservées aux clients fidèles.

« Les soldes c’est presque tout le temps de nos jours »

Dans la rue St Rome, au coeur du centre-ville, les passants ont de nombreuses poches entre les mains. « Il y a plus de choix en vente privées donc c’est intéressant. Les soldes c’est presque tout le temps de nos jours » explique Mathis, un jeune étudiant en médecine. De l’autre côté de la rue, une jeune fille regarde une boutique de vêtements. Soda en main, écharpe autour du cou et bonnet sur la tête, Lisa attend sagement les soldes. « Je suis impatiente, je trouve rien qu’il me convient en vente privée, donc je vais revenir mercredi après-midi » déclare la jeune fille de vingt ans. Mais certains commerçants craignent un flop de ces soldes d’hiver, à l’ère du Covid-19. « On ne sait pas à quelle sauce on va être mangé » témoigne Anne, gérante d’un commerce de chaussures dans les rues de la ville Rose.

Les commerçants s’adaptent

Sur la célèbre place St Georges à Toulouse, les cafés et restaurants sont fermés. La place est vide. Une boutique a le rideau ouvert, et c’est la seule. Marianne, gérante d’un magasin de décoration s’affaire à préparer les soldes dans sa boutique. Files d’attente à l’extérieur du magasin, masque obligatoire, gel hydroalcoolique avant d’entrer, paiement par carte privilégié… Depuis plusieurs mois, la commerçante s’adapte au protocole sanitaire, mis en place le 28 novembre 2020. « On s’adapte et on fait comme on peut… J’espère que les soldes vont attirer un maximum de clients » explique t-elle. Plus loin, au fond de son magasin Marianne prend sa calculette et son calepin. Elle fait les comptes avant le jour J des soldes prévu ce mercredi. Sourcils froncés, le regard sur les chiffres et stylo en main… La patronne de cet établissement fait grise mine malgré l’arrivée des soldes. « J’ai peur. J’ai perdu 40% de mon chiffre d’affaires depuis le covid. Si dans 6 mois je ne relève pas la pente, je risque de devoir fermer » exprime sur un ton faible la gérante. Dans une autre rue commerçante, du coté d’Alsace Lorraine, un jeune homme installe des affiches de promotion devant son magasin de vêtements. « Il faut que les clients viennent le plus rapidement possible. Qui sait si on ne sera pas reconfinés avant les soldes ? » s’inquiète Mika le gérant de cette boutique de vêtements. Selon le président de la FNH Occitanie, « s’il se met en place, 25% de la profession pourrait disparaître« .

Entre couvre-feu et ouverture les dimanches

Le préfet de la Haute-Garonne a pris jeudi 7 janvier, un arrêté afin d’autoriser les commerces à ouvrir les dimanches du mois de janvier. Mais dimanche dernier, le centre commercial St Georges est resté fermé. Les Galeries Lafayette, grilles baissées, comme celles de Zara ou encore de la boutique du Stade Toulousain. Dans l’artère principale, rue St Rome, les commerces qui ont ouvert dimanche 10 janvier se comptaient sur les doigts d’une main. Très peu de commerçants ont ouvert à Toulouse. C’est le cas de Géraldine, employée dans une boutique de bougie. « C’est bien de faire ça, mais cela nous coûte trop cher. Et puis ça ne vaut pas le coût, il y a trop peu de gens le dimanche » raconte la jeune étudiante, employée à temps partiel dans cette boutique. Mais selon la fédération des commerçants de la ville Rose, la plupart des commerces seront ouverts les dimanche 24 et 31 janvier. Près du Capitole, Maxime lui est perplexe. Il ne sait pas si les clients seront au rendez-vous. « Avec le couvre-feu on perd environ 20% de notre chiffre d’affaires entre 18h et 20h. On espère rattraper des mois difficiles.«  L’enseigne espère réduire au plus vite le stock de vêtements qui, depuis le printemps 2020, s’accumule en magasin. Les soldes d’hiver seront donc à l’épreuve du couvre-feu dans les rues de Toulouse.

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