Tout roule pour les food-truck, ou presque

C’est un concept qui continue de se développer depuis maintenant près de dix ans et le mouvement n’est pas encore en train de s’essouffler. Cependant, ce marché est loin d’être sûr.

Ils sont plus de 800 à sillonner toute la France, les food-truck ces « resto mobiles » se déplacent où les clients en ont besoin : que ce soit aux abords des facultés, des lycées ou des entreprises. En développement, ce concept venu tout droit des États-Unis, a même investi les stades de France. Deux profils d’investisseurs différents se dégagent : il y a les grandes enseignes qui créent des franchises pour se faire connaître en province ou proposer à leurs clients un nouveau design, de nouveaux produits. Arthur Arlet, fondateur de Duck Me, fast-food toulousain, assume « L’objectif premier c’était d’exporter la marque, l’associer à une évènement. » Et il y a aussi les particuliers désireux de lancer leur business.

Beaucoup de passages éclairs dans le monde du food-truck

Si ce concept connait un franc succès, c’est parce que beaucoup tentent de se lancer. Une variété d’offres pour les consommateurs qui complique cependant la pérennisation de chacun des nouveaux food-truck. Axel Guarrigues, chef d’une entreprise de construction de food-truck, l’affirme : « Beaucoup veulent se lancer à l’approche de l’été, ils font leurs devis dans la précipitation et finissent par fléchir. » Arthur Arlet dresse le même bilan : « Il n’y a qu’à voir le nombre de food-truck à vendre sur Leboncoin pour se rendre compte que beaucoup galèrent. »

Mais s’il est toujours difficile de faire son trou dans ce business, c’est parce que la construction d’un food-truck coute chère et qu’elle est soumise à beaucoup de contraintes.

Il faut compter entre 30 000 et 100 000 euros

Voici le genre de pièces découpées sur mesure pour répondre aux contraintes de chaque food-truck / Crédits photo : T. Arlet

Sur mesure et pour chaque type de produit, la construction d’un food-truck est un vrai « jeu de Lego », selon Axel Guarrigues. Pour chaque conception, plusieurs étapes sont nécessaires : l’imagination du produit, la sélection des matériaux, leur découpe, leur montage et l’installation des éléments d’intérieurs.

Toutes ces étapes doivent respecter un cahier des charges et des normes très précises, propre à la restauration. Avec toutes ces conditions, investir dans un food-truck demande, en amont, un gros travail d’enquête. Sans quoi, le projet viendra s’ajouter à la longue liste des projets échoués.

Pour Arthur, le plus dur est tout de même passé : « Avant, ils étaient beaucoup moins compétitifs, c’était cher, maintenant c’est quelque chose qui est maîtrisé. » Malgré les préventions, ils sont encore beaucoup à se lancer dans la restauration mobile et tentent ainsi leur rêve américain dans l’hexagone.

Portrait : Axel Guarrigues

Fondateur de Novakiosk, Axel Guarrigues s’est construit au fil des expériences. D’abord étudiant en commerce, il a travaillé à la salle des marchés à Paris, puis s’est retrouvé sans emploi après la crise de Lehman Brothers. Il a ensuite co-dirigé l’entreprise familiale, une histoire qui s’est également mal terminée. Vous l’aurez compris, Axel a connu un parcours sinueux, parsemé d’échecs. « Échec », c’est justement un mot qu’il ne supporte pas. « C’est un mot bien français, échec. Tu as soit la vision américaine des choses, soit la version française. Ici, si tu crées ton entreprise et qu’elle marche tu es un génie, si ça échoue, tu es un raté. »

« Vouloir être chef d’entreprise, c’est dans ton ADN »

Axel Guarrigues

Axel Guarrigues s’est donc cherché dans un premier temps, puis a trouvé sa voie. « La vie est bien faite, si tu n’attends rien d’elle, tu vas te caser. En étant à nmon compte, je me sens vivant. Du moment que tu te lèves tous les matins, tu as quelque chose à faire, et si tu le fais, tu finiras par trouver la bonne clé pour la bonne serrure. » Aujourd’hui, Axel Guarrigues semble avoir trouvé cette fameuse clé.

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