« Commerces en danger » deux semaines après, des magasins sont toujours dans le rouge

À l’aube de l’acte X des Gilets jaunes, un grand nombre d’établissements du centre-ville toulousain arboraient une pancarte « commerces en danger et à vendre ». Si des mesures ont été prises pour les aider, force est de constater que la situation économique de plusieurs magasins n’est pas idoine.

« Il fallait tirer la sonnette d’alarme »

Près de 4 mois après le début des manifestations, les retombées néfastes du mouvement Gilets jaunes se font clairement ressentir. L’initiative « commerces en danger et à vendre », lancée par un groupe de 30 commerçants il y a environ deux semaines, symbolise a elle seule les conséquences économiques, souvent catastrophiques. « L’idée, c’était de tirer la sonnette d’alarme, auprès de la CCI, de l’État, des institutions, à la mairie et aux banques, commente Benoit, commerçant près de la rue d’Alsace-Lorraine. De leur dire, attention, on est en grand danger. » 

Cet appel à l’aide a eu le mérite d’apporter des garanties aux établissements directement impacté par les manifestations. « Ça a très bien fonctionné. On voulait durant une journée faire entendre notre voix. Cela a abouti à un certain nombre de mesures. Au-delà de l’aide de la région, il y a maintenant le chômage partiel à partir de 13 heures, mais également une cellule de crise instaurée par la CCI. Nous pouvons les contacter, lorsque l’on a des problèmes d’échéances notamment. » Néanmoins, il semble que les décisions prises ne compensent pas le chiffre d’affaires perdu lors de ces nombreux samedis.  

Les affiches « commerces en danger » sont toujours sur certaines devantures./ Crédits photo : T.L

Des chiffres d’affaires totalement tronqués

Dans cet établissement, depuis le 17 novembre, la baisse du chiffre d’affaires se situe entre 15 et 40 %. Un chiffre conséquent, qui met directement le magasin et son propriétaire en danger. « Mon but, c’est de sauver mon activité. J’ai peu de solutions afin d’éviter de perdre trop d’argent. Je ne peux pas ouvrir le dimanche. Désormais, je travaille le lundi et pendant les pauses déjeuner. J’ai dû licencier une personne, soit 20 % de mes effectifs. C’est ma seule soupape pour sauver mon entreprise. »

Si pour le moment, les pertes économiques ne sont pas totalement insurmontables, l’avenir pourrait s’obscurcir. « Si ça continue de cette façon durant les 3 à 6 mois qui suivent, ça va devenir très compliqué. Plein de magasins indépendant comme le mien, vont devoir fermer. Aujourd’hui, quelques-uns sont déjà en négatif au niveau de la trésorerie », conclut Benoît.

Même constat du côté du chocolatier Yves Thuriès, situé rue Alsace Loraine. « Il y a des samedis où j’ai perdu 80 % de chiffre d’affaires. En décembre, alors qu’il s’agit du mois le plus important de l’année, on a constaté une baisse de 6 % », confie Marie, responsable de la boutique. Si elle n’avait pas pu afficher une pancarte « commerce en danger et à vendre », suite à la volonté de son patron, elle soutenait le mouvement. « Cette initiative est importante. Cela a permis à de petits commerces de sortir la tête de l’eau ».

Alors que se profile l’acte XIII des Gilets jaunes, les commerçants toulousains seront sans aucun doute sur le qui-vive afin de protéger leur établissement. Tout en espérant que les caisses se remplissent à nouveau. 

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