Nigel Owens : « Je me suis dit que les gens n’allaient plus m’aimer car j’étais homosexuel. »

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Trois Coupes du monde de rugby à son actif (dont une finale en 2015 en Angleterre, année où il est élu meilleur arbitre international) et plus de 100 matches de Coupe d’Europe : Nigel Owens est une personnalité influente dans le monde du rugby. De par son caractère, son histoire, il a su se faire respecter par ses pairs. L’homme a accepté de se livrer : son homosexualité, l’homophobie dans le sport, il se veut positif et adresse un message aux jeunes.

Son esprit est apaisé. Celui qui a terriblement souffert de son homosexualité, tentant même de se suicider il y a quelques années, a fini par s’accepter tel qu’il est. Conscient que son avis compte désormais auprès de la jeune génération, il a accepté de répondre à nos questions, alors qu’il débutera ce week-end son 13ème Tournoi des 6 nations.

 Le 24 heures : Quel est votre regard sur l’homophobie qui existe dans le monde du sport et notamment dans le rugby ? 

Nigel Owens : Selon moi aujourd’hui, l’homophobie dans le monde du sport et dans le rugby en particulier est moins forte qu’il y’a une trentaine d’années. La société évolue, les moeurs aussi. Après, il ne faut pas être naïf, l’homophobie existe encore. Il y a du travail à faire dans les mentalités mais je suis persuadé que le rugby, que je connais bien, est un sport accessible à tous, peu importe ta sexualité.

L’homosexualité dans le sport est-il encore un sujet tabou ?

Je pense que quelque part, c’est toujours un sujet tabou mais moins qu’il y a 20 ou 30 ans. Si on regarde le monde professionnel, on voit que certains n’hésitent plus à en parler. Mais il y a encore beaucoup de travail, notamment dans les clubs amateurs. 

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Vous avez mis du temps à déclarer publiquement votre orientation sexuelle. Pour quelle(s) raison(s) ? 

La chose la plus importante est d’accepter sa sexualité. Moi, il m’a fallu 26 ans. Sans l’assumer, juste l’accepter ! Je ne comprenais pas, je me sentais différent, j’en suis même venu à me battre contre moi-même. Je ne savais pas comment réagir par rapport à cela.

Qu’est-ce-qui vous a fait hésiter à l’assumer publiquement ?

Premièrement, je pense que ce qui m’a aidé c’est d’être déjà reconnu dans ma profession avant de le révéler. Le monde du rugby a été bienveillant avec moi. Mais j’ai beaucoup hésité. J’avais peur du regard du public. D’autant plus que comme je suis arbitre, les insultes peuvent fuser facilement. Je me suis dit que les gens n’allaient plus m’aimer car j’étais homosexuel.

Donc je pense que c’est difficile pour des athlètes de parler de leur orientation sexuelle à cause du regard de certains. Mais il faut s’en moquer. 

Un sportif de haut niveau peut-il révéler son orientation sexuelle ?

Il faut comprendre que dans le monde du sport, beaucoup d’athlètes n’assument pas publiquement leur sexualité car eux-mêmes ne s’acceptent pas. Et c’est tellement important de faire ce travail avec soi-même avant d’en parler aux autres.

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Certains ont pourtant besoin d’avoir des modèles, des exemples à suivre pour se donner du courage…

On en revient toujours à la question du rapport à soi. C’est important d’assumer sa sexualité mais il ne faut pas le faire de la mauvaise façon. J’entends par là ne pas avoir à faire son coming-out de force car il y a telles ou telles rumeurs. C’est un choix avant tout de l’assumer, que l’on soit connu ou non.

Après forcément, si tu es dans le monde du sport, que tu es performant et que tu montres que tu t’acceptes comme tu es, tu peux devenir un modèle. Les jeunes ont besoin de modèles. Pour s’identifier, pour voir que c’est possible.

Les personnalités sportives homosexuelles ont donc un rôle à jouer ?

Un sportif qui est bien avec soi-même, qui en parle librement sans en souffrir apporte forcément du positif. Gareth Thomas (ancien joueur professionnel et capitaine du Pays-de-Galles) a montré la voie dans le rugby. Il a prouvé à beaucoup qu’être gay et sportif de haut niveau n’étaient pas incompatibles. Cela aide naturellement les adolescents à s’accepter tels qu’ils sont.

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« ll faut réussir à montrer que le sport est un lieu où tout le monde est accepté »

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Le rugby est-il plus ouvert que d’autres sports comme le football ? Olivier Giroud (international français) expliquait dans une interview qu’il était impossible pour un joueur professionnel d’afficher son homosexualité dans le football…

Le rugby est un sport très respectueux. C’est dans son héritage. Selon moi, c’est plus compliqué dans le football à cause de sa culture. Dans le rugby, une minorité de personnes ne vont pas l’accepter. Cette minorité sera plus importante dans le football. Après je veux être positif sur ce sujet. Car c’est très important.

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Pourtant, comment rester positif quand on voit que Gareth Thomas a été agressé physiquement à cause de sa sexualité il y a quelques mois (le 17 novembre) dans les rues de Cardiff ?

J’ai été choqué. Je n’ai pas compris car Gareth est vraiment respecté. Pour sa carrière de joueur, pour ce qu’il a amené au rugby et à la communauté gay. Personnellement, je n’ai jamais été victime de violence physique. Des violences verbales oui, bien sûr. Et parfois les mots font mal. 

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Comment aider les jeunes qui ont peur d’être victimes d’insultes et qui choisissent de se priver d’activité physique ?

ll faut réussir à montrer que le sport est un lieu où tout le monde est accepté. Peu importe ton orientation sexuelle. Si on arrive à faire ça, les homosexuels qui sont en souffrance n’auront plus à se soucier du regard des autres dans le milieu sportif. Il faut que ça devienne naturel. Qu’on ne se pose même plus la question : « est-ce qu’il est gay ou hétéro ? ». 

Si vous aviez un message à faire passer à des jeunes qui ne veulent pas faire du sport car ils ont peur d’être victimes d’insultes ou alors qui cachent leur orientation sexuelle ?

Le message est simple : si tu veux faire du sport tu dois être toi-même. Gareth l’a prouvé, je l’ai prouvé, d’autres athlètes aussi. Il faut aussi apprendre à ne pas prendre les choses trop à coeur. Il y aura toujours des personnes qui critiqueront ton physique, ton orientation sexuelle, tes choix. N’y fais pas attention. Si tu es bien avec toi-même, tu auras plus de facilités à être dans l’auto-dérision. Et si tu acceptes de temps en temps d’en rire, cela rendra la situation plus confortable. Surtout pour toi. 

Le sport est une passion, un jeu. Trouve le club qui t’accepte comme tu es et fais-toi plaisir ! Que cela soit dans le rugby ou dans n’importe quel autre sport, tu peux jouer.  

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Propos recueillis par Raphaël Bringer et Paul Arnould   

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