« Je suis citoyen et je ne suis pas Gilet jaune »

Les « Gilets jaunes » est LE sujet qui anime l’actualité depuis maintenant deux mois. Dans ce tourbillon médiatique, certains n’ont pas beaucoup eu l’occasion de s’exprimer : les « Anti-Gilets jaunes ».

« On ne sait plus ce qu’ils veulent », « ils dégradent les biens publics », « ils ne respectent pas les notions de base de la République », tout autant d’arguments qui ont poussé Antoine, Nicolas ou Louise* à se revendiquer Anti-Gilets jaunes. Il est évident que ce mouvement divise et s’il y a de fervents Gilets jaunes, il y a également de fervents Anti-Gilets jaunes. Qui sont-ils ? Ils sont étudiants, ouvriers ou à la recherche d’emploi, tous possiblement touchés par les mesures prises par Emmanuel Macron. « Il faut qu’ils comprennent que nous ne sommes pas des riches qui se foutent des pauvres mais des citoyens français qui n’acceptent pas que notre pays soit mis à mal par une poignée de Français » précise Nicolas. Ces Anti-Gilets jaunes sont donc loin des préjugés qui poussent à penser qu’ils sont cadres ou chefs d’entreprise non concernés par ces nouvelles mesures.

Gilets jaunes – casseurs, trop faible distinction

Davantage que les revendications, ce sont les façons de faire qui exaspèrent les personnes qui ont accepté de témoigner. Les Gilets jaunes affirment avec insistance qu’ils ne se reconnaissent pas au travers des casseurs, mais pour beaucoup l’amalgame est fait, pour Louise, « Ce qui [la] dérange, c’est la violence, la casse, comme à l’Arc de Triomphe par exemple, les médias de ne parlent que d’eux. » Un ras-le-bol partagé également par Antoine : « Le fait d’être constitué d’une nébuleuse de mouvements, d’actions ou de protestations, ouvre la voie à tous les débordements, agressions et dégradations que l’on a pu voir ces dernières semaines. » Ces casseurs donc, nuisent à l’image des Gilets jaunes et relèguent peu à peu leurs revendications initiales au second plan.

Une réponse déjà prévue


Le 27 janvier, les « Foulard rouges », c’est comme cela qu’on ou qu’ils s’appellent, se sont donnés rendez-vous Place de la République, à Paris pour une « Marche républicaine de soutien à Emmanuel Macron ». L’idée est née le 29 décembre « Laurent, de Toulouse », comme il se présente, créé sur Facebook la page « STOP ! Maintenant, ça suffit ». Né ensuite un évènement, celui de la marche, auquel s’intéresse aujourd’hui plus de 30 000 personnes. C’est la statue représentant la République en partie détruite à Paris qui a provoqué le déclic. Vient ensuite Théo Poulard, qui prend le relais. Du haut de ses 23 ans, le boulanger de profession gère la page « Les Foulards rouges » et s’associe à l’évènement à condition que le nom de celui-ci soit changé pour ne plus être associé à Emmanuel Macron. L’évènement devient alors « marche républicaine des Libertés », Laurent expliquera plus tard dans La Dépêche « Ce n’est pas un soutien à la personne, mais à sa fonction ». L’objectif ? « Que les gens n’aient pas peur de venir. Ils doivent être fiers de défendre la République contre ceux qui veulent la détruire ». La réponse vestimentaire est elle aussi prévue, venir habillé en clair avec une rose blanche à la main. Après avoir écouté les Gilets jaunes et par souci d’équité, vous venez d’entendre les Anti-Gilets jaunes.

*ce nom a été modifié par souci d’anonymat

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