La Grande rue Saint-Michel : Toulouse condensé en 800 mètres

La Grande rue Saint-Michel. D’un bout, le Palais de Justice, et de l’autre, l’avenue de l’URSS. D’un côté, le centre historique de Toulouse, et de l’autre, les bâtiments datant de la fin du XXème siècle, ou même du début du XXIème. D’une part, le mètre carré excède les 4 000€, alors que de l’autre, il avoisine les 3 000€. Un clivage étonnant, mais qui s’établi pourtant progressivement au travers de cette rue, à forte diversité culturelle et architecturale,, représentant si bien Toulouse.

 

Le début de la Grande rue Saint-Michel. © Marie Sineux

 

De Palais de Justice à Saint-Michel Marcel Langer

À l’entrée de la rue Saint-Michel, côté Palais de Justice, l’eau qui coule berce la marche des passants. La Fontaine Ariège et Garonne se dresse ici depuis 1982, bien que sculptée en 1896 par Alexandre Laporte. En pénétrant dans cette rue, on remarque les différents immeubles, des plus grands au plus petits, clairs ou en brique. À leur rez-de-chaussée, les commerces se succèdent. Restaurants libanais, asiatiques, pizzeria, kebabs et boulangeries ont leur pas de porte. Une odeur agréable embaume le trottoir : la petite épicerie, en face de celle de nuit, fait rôtir du poulet devant son enseigne. Le bar culturel l’O’Bohem n’a pas encore ouvert ses portes. La rue est calme, les passants semblent de bonne humeur, il y a peu de circulation, mais autant de vélos que de voitures. Le seul bruit venant perturber le calme est celui des sirènes provenant d’une ambulance, à l’autre bout de la rue. Sur la droite, des locaux de la Mairie de Toulouse proposent divers services. On y trouve des associations, le comité de Quartier Saint-Michel, ou encore le Cinéma le Cratère. Ce dernier est une salle d’art et d’essai, jouant un rôle culturel important dans le quartier. Puis, La route s’élargit, et un odeur de kebab fait son apparition. Devant l’école Saint-Exupère, les poteaux jaunes, rouges, bleus et verts égaillent davantage la Grande rue Saint-Michel. Les enfants jouent, crient, rient. De l’autre côté du trottoir, une personne âgée passe. Une fillette et son petit frère courent, et se chamaille pour ouvrir en premier la portière de la voiture, avant que leur père arrive, et les calme. Le bus numéro 12 passe, reliant Basso Cambo à Cours Dillon. Un homme en gilet orange, accroupi, répare un compteur électrique.

 

L’ancienne maison d’arrêt sur la Grande rue Saint-Michel. © Marie Sineux

De Saint-Michel Marcel Langer à l’avenue de l’URSS

La station de métro Saint-Michel Marcel Langer se dresse devant l’ancienne maison d’arrêt. L’architecture change à partir de ce point, et une architecture plus récente perce le paysage. Les différents types de restaurations continuent de proliférer. Combien de jeunes s’y arrêtent, tard la nuit, ou tôt le matin ? Il y en a pour tous les goûts. D’ailleurs, un pub Irlandais, le Mulligan’s, s’occupe lui des débuts de soirée. Devant le bar-tabac-PMU, l’odeur de cigarette se propage sur le trottoir. De grandes enseignes prennent également place. On trouve un Carrefour Market, un Picard, ou encore un supermarché bio. À côté, une boucherie Hallal fait rôtir du poulet. Toutes les diversités culinaires de la rue montre bien la multiplicité de cultures présente ici. C’est la fin de la rue Saint-Michel. Un gros carrefour fait danser les voitures. Entre le centre ville, Rangueil, Saint-Agne, elles ont le choix. La croix de la pharmacie en face informe les passants. Nous sommes le 7 décembre, il est 15h30, et il fait 15 degrés. Il est temps de faire demi-tour.

 


 

La Grande rue Saint-Michel dans le calme

 


 

Au retour, la circulation s’est légèrement intensifiée, bien qu’elle reste fluide. Un vélo manque d’ailleurs de se faire percuter par une voiture. Des personnes âgées entrent et sortent du supermarché, avec leurs cadis. Un bruit de grillage annonce l’ouverture d’un kebab. Les effluves de volailles percent parmi les pot d’échappement : le fast food d’à côté se met au travaille également. Des scooters traversent bruyamment la Grande rue Saint-Michel. Une voiture recule d’ailleurs sur un Vespa rouge, qui tournant son guidon, l’évite. L’ancienne maison d’arrêt vue de plus prêt cette fois, arbore son plus beau rose grâce à ses briques. Dessus, une pancarte commémore les Résistants de la Seconde Guerre Mondiale. Devant la poste, 6 personnes font la queue pour accéder aux distributeurs automatiques de billets. Une portière de voiture grince, un bruit de moteur retenti. Presque de retour à la station de métro Palais de justice, une musique venant d’une camionnette résonne. C’est « Ramenez la Coupe à la maison », de Vegedream. Les passants sourient, et le véhicule redémarrent. De nouveau bercé par la fontaine, le bruit des escalators menant sous terre fait irruption dans les esprits rêveurs, et quartiers chics de Toulouse prennent le dessus sur celui populaire de Saint-Michel.

 

Station de métro Palais de Justice, et la fontaine Ariège et Garonne, à l’entrée de la Grande rue Saint-Michel. © Marie Sineux

 

 

Toulouse est une ville dotée d’un centre historique exceptionnel, contrasté par des endroits meublés d’une architecture plus récente. Des classes sociales différentes et multi-culturelles se côtoient dans cette ville. C’est donc en cela que la Grande rue Saint-Michel, du long de ses 800 mètres, parvient à témoigner de la richesse de Toulouse.

 

 

Marie Sineux

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